lundi 4 septembre 2017

Youbidoubidouppe doubidouppe douppe douppe pon pon



-Youbidoubidouppe doubidouppe douppe douppe pon pon, qu'il faisait avec sa bouche.

Il ressemblait vaguement à Popeye le marin. Il était bas sur pattes avec une casquette de la marina de Sorel. Ses yeux étaient rentrés sous la peau ridée de son visage de cuir entretenu à la lotion pour hommes Aqua Vulva. Il n'avait pas l'air à entendre à rire. Mais n'avait pas l'air si méchant non plus. Il traînait derrière lui un carrosse de broche dans lequel il emportait ses emplettes. On voyait dépasser un gros jambon. Il était tenu au frais par de grosses canettes de bière à 13,5% d'alcool. C'était sans doute pour accompagner la cuisson de cette grosse fesse de porc.

Les oiseaux volaient au-dessus de la casquette de la marina de Sorel.

Il y avait un goéland, un corbeau et un autre goéland.

Que des corvidés. Bien que cela échappe à plusieurs.

Ce sont des petits détails comme celui-là qui nous permettent de parler sans cesse. Corbeaux et goélands sont des corvidés. Eh oui. De la même espèce d'oiseaux. Vous ne le saviez pas?

Pour ce qui est de parler, ce n'était pas le fort de Pseudo-Popeye, surnom qui respecte les exigences de la langue classique, une qualité qui ne rend pas moins rustaud le vulgaire.

Ne nous éloignons pas de notre sujet chers lecteurs. Tenons-nous en à Pseudo-Popeye et à ses doubidoubidous.

Évidemment, l'histoire finirait par devenir vide si l'on ne s'en tenait qu'à cela.

Eh bien non. La chute sera d'autant plus remarquable que personne ne l'aura vue venir, ne serait-ce que votre humble blogueur qui vous livre ici ce récit.

C'est que Pseudo-Popeye n'était pas amoureux.

Non. Pas du tout.

Du coup ça élimine l'histoire à l'eau de rose.

Pseudo-Popeye était tout simplement là, hic et nunc, ici et maintenant comme disent ces fous de Romains.

Il ne demandait rien à personne.

Il ne parlait à personne.

Il faisait des doubidoubidous.

Difficile d'aller plus loin. Ou plus bas.

Pourtant, on ne doit jamais s'arrêter. Et risquer une fois de plus d'avoir raté quelque chose dans sa quête de la Beauté, fortement idéalisée par une consommation abusive des arts et des lettres.

Pseudo-Popeye s'était donc acheté des bottes.

Des bottes de caoutchouc.

Il redoutait les pluies de l'automne qui peuvent survenir à n'importe quel moment.

Alors il ne prenait pas de chance.

Il portait ses bottes de rubber en permanence.

Peut-être même qu'il couchait avec.

Quoi qu'il en soit ça sentait le p'tit pied dans ses bottes d'eau.

La peau finit par y moisir sous les chaussettes.

Vous aurez tendance à penser, chers lecteurs, que ce récit ne mène à rien.

J'en conviens.

Mais que voulez-vous?

C'est la Fête du Travail.

Je ne vais pas me casser le cul à vous raconter ce que vous devriez croire ou penser. Je finis par n'en avoir rien à foutre. Il n'y a de sainte que la paix. La sainte paix. Avec ou sans majuscules.

J'ai laissé les majuscules à Fête du Travail. J'aurais pu écrire fête du travail et on m'aurait compris.

La vie est pleine de ces facéties où l'histoire ne mène nulle part.

Il serait vain de s'en préoccuper.

Ce sera bientôt le temps des pommes.

Et tout le monde, oui tout le monde, aime la tarte aux pommes.

C'est évident.

Oui.

Youbidoubidouppe doubidouppe douppe douppe pon pon.