dimanche 16 octobre 2016

Méditation du dimanche

La religion m'est toujours apparue comme un frein à la quête spirituelle. En fait, les institutions représentent mal le mandat qui leur est confié. Le savoir ne se trouve pas qu'à l'école. La justice sociale n'est pas défendue que par les corporations syndicales. La santé n'est pas qu'à l'hôpital. La culture n'est pas qu'au Conseil des arts. Je pourrais rallonger cette liste par souci didactique que vous m'en voudriez de vous prendre pour des imbéciles. Vous avez compris autant que moi que les institutions sont imparfaites et parfois même nuisibles pour ce qu'elles prétendent défendre.

Par exemple, j'aime bien le bouddhisme. Le dépassement du soi me semble une voie royale menant à la sagesse et à la sérénité. Par contre, je suis insensible aux chiffres de cette doctrine: l'octuple sentier de la sagesse c'est trop mathématique. Déjà, on y sent l'institution. Et c'est là que je décroche.

La solitude m'a appris ce que je devais désapprendre pour libérer mon esprit des scories de mon éducation.

Je n'ai pas trouvé de réponses toutes faites. Il n'y a pas de quantités dans ce que j'ai trouvé. Il n'y a que des impressions, des émotions, des états de grâce.

Il aurait sans doute été plus facile d'interrompre mes questions pour habiter dans un beau jardin de réponses toutes faites. Le hic, c'est que j'ai toujours préféré la forêt aux beaux jardins. J'ai toujours ressenti plus d'émotion devant la nature sauvage que devant des constructions humaines dans lesquelles je perçois les traces de notre conditionnement.

Encore une fois, je laisse à d'autres la possibilité de penser autrement. Je ne suis nullement un guide spirituel et encore moins un chef de la meute. J'essaie, tout bonnement, de ne pas mentir avec ma conscience. Ce qui représente un défi de tous les instants. Ce qui me rend suspect d'hérésie aux yeux de tous ceux et celles qui profitent de cet ordre bien peu naturel des choses.

En lisant Agaguk de Yves Thériault j'ai appris que l'on devenait chamane seulement après avoir failli mourir. La proximité avec la mort délivrerait l'esprit des contingences matérielles de ce monde.

Je m'en voudrais de prétendre tenir le rôle d'un magicien ou d'un chamane.

Mais je ne suis pas insensible à cette allégorie.

J'ai failli mourir au moins trois fois dans ma vie. J'en suis ressorti à chaque fois avec un sentiment d'impermanence qui me fit ensuite tenir pour rien des aspects de la vie qui auraient dû me troubler. Comme si je n'aurais pas dû revenir ici-bas. Comme si la vie ne pouvait plus se résumer à des détails administratifs.

Je vous embête sûrement avec cette méditation.

Elle ne vous révélera rien de particulier, sinon que je refuse les réponses toutes faites et les faits sans questionnements.

Je me devais de l'écrire puisque nous sommes dimanche.

Et le dimanche, on est sensé de prier.

Voilà.



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