dimanche 30 octobre 2016

Je suis un je beaucoup trop je

Je ne peins et n'écris pas pour tout le monde. Tant mieux si plusieurs y trouvent leur compte. Je ne fais pourtant qu'extérioriser ce qui bouillonne dans mon for intérieur et remonte à la surface. Si j'envoie des messages, c'est bien malgré moi. Si je prends position, c'est bien malgré ma tête. Tout se passe ailleurs que dans ma tête. Peut-être que ça passe dans mes pieds. Ou dans mon cul. Je n'en sais rien. Ça sort parce que ça doit sortir.

Et c'est ainsi depuis des lustres. Je suis intarissable parce que ça n'arrête jamais en moi.

Avant que de me mettre à peindre ou écrire, des tas d'impressions viennent me chatouiller l'esprit.

Avant-hier j'écrivais une nouvelle intitulée Soixante milles livres. Cette nouvelle s'est écrite pendant mon rêve. Je me suis réveillé avec Soixante milles livres en tête. Et je l'ai téléchargée vers mon portable, tout simplement.

Parfois, pour ne pas dire souvent, le titre précède le contenu. Je deviens obsédé par une expression sur laquelle vient se greffer une histoire ou bien un point de vue. Je n'ai encore rien fait avec Les rebondissements d'un ressuscité, La galette de Sarah Zin, Le pipeau de vache... Si vous fréquentez ce blogue avec assiduité, pour une raison qui m'échappe, eh bien vous finirez par connaître les histoires qui se trament derrière ces titres qui m'obsèdent.

Je pourrais chroniquer en m'abandonnant à l'air du temps si je ne brodais que du vent. Je n'aurais qu'à répondre aux obsessions des commentateurs de fortune des médias sociaux. Cela me semble plus souvent qu'autrement sans intérêt. Il m'arrive malheureusement d'avoir cette faiblesse de le faire. Ce sont généralement mes textes les plus lus et, curieusement, ce ne sont pas mes préférés. N'allez pas croire que je cherche à m'isoler ou bien que j'adopte la pose de l'artiste maudit. J'essaie seulement d'être honnête avec moi-même, avec ce que je suis et ce que je ressens.

Mon lectorat a pris de l'ampleur au fil des ans. Je bénéficie désormais d'un lot de lecteurs appréciables. J'ai décuplé mon lectorat depuis mai 2016. Vous êtes bien gentils de vous intéresser à ce que je publie ici. Néanmoins, je vous prie de croire que je n'écris pas pour vous, aussi gentil que vous puissiez l'être. J'écris pour moi-même. Pour me débarrasser de ce qui pèse sur mon inconscience.

Je ne sais pas prier. Je ne sais qu'écrire et dessiner des gros nez. C'est ma façon de me retrouver, de me connaître moi-même.

Évidemment, le moi est haïssable. Pas besoin d'avoir lu Pascal pour s'en rendre compte. Je relis ce que je viens d'écrire ici et m'en veux de m'étaler à la première personne du singulier. Cela ne vaut pas une bonne histoire comme celle qui peut parfois glisser d'entre mes doigts qui pianote sur ce clavier.

Je me déteste lorsque j'écris au je.

Je ne le fais jamais sans appréhensions.

La personne la plus intéressante au monde, ce n'est pas moi.

Vous êtes bien plus drôles lorsque je vous observe.

On ne saurait se caricaturer soi-même.

Il y manque toujours une dose d'ironie et d'authenticité.

Voilà pourquoi je ferais mieux de renoncer à ce billet écrit au je.

Si j'étais moins narcissique, je le supprimerais illico.

Mais non! Il faut que ce bougre d'abruti que je suis y trouve une ou deux qualités.

Je dis tout de même quelque chose, non?

Je ne parle pas des vraies affaires, comme ceci ou cela, mais j'ai tout de même rempli mon billet.

Allez hop! Je clique sur la touche publier et advienne que pourrira!

Musique.

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