mercredi 28 octobre 2015

Notes décousues à propos du racisme envers les Autochtones

J'ai toujours été révolté par le racisme, quel qu'il soit. Ce n'est pas pour paraître politiquement correct que je me sentais comme ça. C'était quelque chose de viscéral. Je sentais que le racisme me visait même s'il visait autrui. J'étais plus grand, plus gros et, disons-le, un peu plus intellectuel que tout le monde. Je tenais les racistes pour des ignorants, des êtres veules et plus que moyens qui ne supportent pas que les gens ne soient pas tous aussi médiocres qu'eux-mêmes ne l'étaient.

Ma position antiraciste doit aussi beaucoup à mes propres origines. Je suis un Métis. On trouve de tout dans mon arbre généalogique: des Français, des Anglais, des Acadiens, des Anishnabés, des Micmacs et peut-être même des Kényans. Je porte, dans ma chair et mon sang, l'héritage d'hominidés qui parcourent le monde depuis la nuit des temps. Je ne me sens pas l'esclave de l'Histoire avec un grand H. Si je me considère indépendantiste, c'est pour donner de la consistance à mon tempérament républicain et mes instincts démocratiques. Le racisme n'est pas une option. C'est une maladie de l'esprit qu'il faut combattre dès qu'elle apparaît de crainte qu'elle ne s'empare du corps social comme s'il s'agissait de la gangrène.

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Je suis particulièrement sensible aux préjugés envers les Autochtones. Je n'aurais aucune goutte de sang aborigène que je penserais semblablement. Il appert qu'une partie de moi se rattache aux premiers habitants de l'Île de la Tortue. Je ne puis pas le renier. Et même que j'en porte une certaine fierté.

Tout ce que l'on dit d'eux est à la mesure de ce que l'on dit des pauvres.

Ils boivent comme des trous. Ils dépensent leur chèque de misère sociale à la Société des Alcools du Québec. On leur donne des beaux logements qu'ils détruisent illico.

Un proverbe français dit de la pauvreté qu'elle n'est pas un vice...

Pourtant, tout un chacun s'adonne à colporter le contraire.

Un riche qui a des vices est toujours considéré comme un riche.

Un pauvre qui a des vices est un bandit, un malfrat, un paria, un salopard, de la vermine quoi.

La pauvreté que les Autochtones vivent dans leurs réserves ressemble beaucoup à cette même pauvreté vécue dans les quartiers populaires des grandes villes. L'alcool, la drogue et la violence y font bonne figure. C'est dû essentiellement à la misère. On ne nettoiera pas cette misère qu'avec de l'argent. Dans ces quartiers, il est parfois plus difficile de se trouver un livre que d'y s'acheter de la drogue. Quel espoir est offert aux misérables? Des discours d'austérité, des paroles blessantes, du racisme larvé: rien de bien réjouissant afin de vivre une vie digne de ce nom.

Le racisme envers les Autochtones perdure encore. On n'a pas fini d'en découdre avec les esprits mesquins qui n'ont encore rien compris et ne veulent surtout pas comprendre. Cela vous étonne que des femmes autochtones disparaissent? Pas moi. Cela vous étonne que des policiers les violent? Pas moi.

Comme je ne m'étonne pas des propos de tel ou tel proxénète qui prétend faire son job pour aider les filles...

Le monde est rempli de faux-culs, de brutes et d'assassins. Ce qui me surprend, c'est que cela ne se produise pas plus souvent...

Ce qui est étonnant, en fait, c'est que l'on ouvre les yeux une fois par mille ans pour se dire que cela ne doit plus se reproduire...


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"Il disait : les fautes des femmes, des enfants, des serviteurs, des faibles, des indigents et des ignorants sont la faute des maris, des pères, des maîtres, des forts, des riches et des savants.  Il disait encore : A ceux qui ignorent, enseignez-leur le plus de choses que vous pourrez ; la société est coupable de ne pas donner l'instruction gratis ; elle répond de la nuit qu'elle produit.C'est ce que Victor Hugo faisait dire à Mgr Bienvenu Myriel, évêque de Digne dans le roman Les Misérables.

Cela mérite d'être médité.





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