mercredi 24 décembre 2014

À propos des libéraux et de Victor Kamarovski

J'ai visionné pour une énième fois Docteur Jivago, le film de David Lean tiré du roman éponyme de Boris Pasternak. J'y découvre quelque chose de nouveau à chaque visionnement. Cette fois, j'ai accroché sur le personnage de Victor Kamarovski, le bourgeois libéral qui viole Lara, la muse du Docteur Jivago.

Kamarovski a ses entrées partout et comme il a beaucoup de fric il peut tout se permettre. Il n'aime que la victoire et les vainqueurs. Il mise secrètement sur les bolcheviques parce qu'il se doute qu'ils obtiendront la victoire un jour ou l'autre, même si cela va dans le sens contraire de ses intérêts à court terme.

Ce salaud comprend que son monde coure vers une faillite que rien ni personne ne pourra arrêter.

Il est libéral avec les libéraux et bolchevique avec les bolcheviques. Il prend toujours le parti du vainqueur.

Si une révolution survenait, ces types-là seraient les premiers à intégrer le nouvel appareil gouvernemental parce qu'ils ne perdent jamais.

La révolution s'arrête en éliminant les révolutionnaires. Le pouvoir se poursuit avec la même racaille portant un nouvel habit pour faire les moines de service.

J'ai la conviction que beaucoup de libéraux, au Québec, savent que leur beau programme d'austérité les conduira vers la faillite. Déjà, ils doivent s'acheter des carrés rouges, ça et là, en prévision du jour où tout basculera dans l'autre camp. Ils pourront dire qu'ils ont soutenu des Rouges comme d'autres en Europe prétendaient avoir hébergé des juifs après que l'on eusse chassé les nazis.

Victor Kamarovski est loin d'être parfait comme le bon Docteur Jivago. Pourtant, il y a cent Kamarovski pour un Jivago; cent crosseurs pour une personne honnête et vraiment humaine.

Kamarovski est représentatif de l'espèce humaine. C'est le Docteur Jivago qui représente une anomalie: un homme intègre, humain et poète à toutes heures.

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Un autre film me revient à la mémoire, Chinatown, un film de Roman Polanski mettant en vedette Jack Nicholson. Cela se termine mal, évidemment. Un bourgeois plein de marde et plein aux as rappelle au détective qui enquête sur lui qu'on peut tout faire quand on a de l'argent, même pratiquer l'inceste envers ses propres filles.

Ce n'est pas très loin de la réalité.

Un riche qui commet un crime ne l'a pas vraiment commis.

Un pauvre qui fait la moitié de ce qu'a fait un riche sera condamné à la prison à vie.

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Je ne sais pas pourquoi je vous parle de tout ça à la veille de Noël...

Peut-être parce que j'ai retenu le refrain «Peuple debout! Chante ta délivrance!» dans le fameux Minuit Chrétiens, dont l'auteur Placide Cappeau était républicain, socialiste et anticlérical. Cette chanson ne pouvait pas vraiment jouer dans les églises catholiques parce qu'elle avait été écrite par un type louche. Écoutez le troisième et dernier couplet:

Le Rédempteur a brisé toute entrave,
La terre est libre et le ciel est ouvert
Il voit un frère où n’était qu’un esclave
L’amour unit ceux qu’enchaînait le fer,
Qui lui dira notre reconnaissance  ?
C’est pour nous tous qu’Il naît, qu’Il souffre et meurt :
Peuple, debout ! chante ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! chantons le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! chantons le Rédempteur  !


Source: ici.

Donc, ce n'était pas une chanson qui demandait au peuple de se mettre à genoux. C'est une erreur de penser que cette chanson est un appel à la résignation.


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Enfin! Il me fallait errer ça et là pour vous livrer ce message dont je ne suis pas sûr moi-même d'en comprendre toute la portée sociale.

Joyeux Noël et youppi.

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