mercredi 8 octobre 2014

Comment résister au Mal

La résistance au Mal est un thème d'une telle lourdeur métaphysique qu'il faut se poser en parangon de hautes vertus pour prétendre y répondre adéquatement.

D'où cette fable qui s'achèvera sur une morale à tirer les vers de feue la dépouille de La Fontaine.

Cela se passe dans une cantine sur le bord de la rue Principale à Saint-Diable-Vauvert.

Dans ce village paroissial rempli d'athées, de bouddhistes et de protestants qui s'ignorent, il n'y avait même plus un dépanneur tellement c'était raide pauvre. Il ne restait que la cantine Chez Méo, dirigée d'une main de marde par Marco, son larbin jappant. Il y avait tout de même dix employés Chez Méo puisque le monde pauvre, vous le savez bien, ça mange des frites.

Marco se posait en parangon de la gestion et de la finance alors que tout un chacun s'entendait pour dire que c'était plutôt une tête d'oeuf doublée d'un licheux de cul qui ne s'en prend qu'aux plus faibles.

Méo n'était jamais à la cantine. Il regardait seulement les chiffres. Et sous la gouverne de Marco ou bien de n'importe quelle belette, eh bien la cantine aurait tout de même roulée puisque le gros de l'ouvrage revenait aux employés qui avaient tous un doctorat universitaire mais aussi beaucoup de malchance dans leur parcours existentiel.

Maude avait un doctorat en physique. C'est elle qui comptait pour Marco. Et Jean-François, le gars de soir, avait un doctorat en littérature. Roger, lui, c'était un doctorat en droit notarié. Alberte avait quant à elle un post-doctorat en sociologie. Ils avaient tous et toutes des doctorats, sacrament, Chez Méo, Sauf Marco. Marco n'avait que la baboune et le feu au cul. Il se sentait supérieur parce qu'il avait cinquante cents de l'heure de plus.

Comment résistaient-ils au Mal, hein, ce Mal incarné par Marco qui gueulait comme un sapajou castré et faisait passer ses caprices pour de la grande gestion?

Je voudrais vous dire qu'ils firent entrer le syndicat ou bien pétèrent les pneus de la Honda Civic de Marco. Eh bien non. Ils ne firent rien du tout. Ils résistèrent au Mal.

La morale de cette histoire n'est pas très gaie. Comme d'habitude.

Excusez-la.

1 commentaire:

  1. Si le mal prend parfois des allures de " diable " , tant il est horrible , il suffit de ne pas s ' en laisser impressionner - Je m ' en remets à mes amis Latinos dont la pugnacité et le courage sont pour moi la boussole - Tel ce prêtre Andalou : Diamantino Garcia, « Il n’y a pas de causes perdues, il n’y a que des causes difficiles, mais tellement justes qu’un jour nous les gagnerons. »
    C ' est ainsi que nombre de pays de l ' île sud de la tortue commencent à (re)créer des pays véritablement humains - " Saravah !! " -

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