samedi 27 juillet 2013

Le bleu du ciel et toutes sortes d'affaires de même...

Rien n'est plus bleu qu'un ciel de cinq heures du matin quand les arbres et les maisons y figurent comme des ombres chinoises. Les étoiles sont disparues mais le plein jour n'y est pas encore. C'est l'aurore. La renaissance du jour. Quelques minutes avant l'apparition de Solis invinctus.

À cette heure, on y respire encore le calme, à la ville comme à la campagne.

Bien sûr, quelques bruits de ventilateurs en marche viennent pourrir le silence. Mais on finit par imaginer que c'est le bruit d'une source d'eau vive qui coule entre les rochers.

L'imagination, ça sert à survivre à une vie indigne de ce nom.

***

J'ai passé la majeure partie de ma vie sans télévision. Je me suis toujours emmerdé avec la télé. Si ce n'est pas sur l'Internet, ça n'existe pas.

Ne pas avoir de télé ne m'a pas fait faire plus d'Internet.

Cela m'a permis de peindre et de jouer de mes instruments de musique préférés. Cela m'a fait lire Gogol, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Boulgakov, Bukowsky, VLB, Mistral, McComber et Gordon. Cela m'a permis d'aimer celle que j'aime.

Pourquoi perdre son temps à se faire gaver par la télé, qui choisit pour vous sans possibilité d'avancer, de reculer, de passer au programme suivant?

***

Tout compte fait, j'aime mieux le bleu du ciel qui, entre temps, vient de pâlir. Il n'y a plus d'ombres chinoises au moment même où je vous livre ce billet encore tout chaud.

La lumière est sur le point de jaillir. Les feuilles brillent. Les maisons se colorent.

Il est cinq heures trente du matin et je ne passerai pas tout ce vingt-septième jour de juillet de l'an de grâce deux mil treize devant un écran.

Ciao! C'est le mieux que je puisse dire.

Si vous trouvez mieux, il y a une zone commentaires qui vous est allouée sous ce billet. Je ne publie pas tous les commentaires. Ceux qui m'envoient chier je m'amuse à les flusher en pratiquant un rire tout aussi sardonique que bon enfant.

13 commentaires:

  1. Tu cours après, là. Va chier! With all due respect, Butch, héhé.

    Tous ces russes avant moi. Tu les as lus autrefois quand tu foxais ces cours idiots. Y a pas de mérite à se passer de TV à l'université, encore moins d'internet qui n'existait pas encore.

    Durant le temps où tu te nourrissais de ces superbes auteurs, j'étais critique de littérature russe au Devoir. J'y connaissais que dalle. Où t'étais?

    Lyes...

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    1. Il n'y a pas de ruse avec la littérature russe. Aucun devoir sinon celui de ne pas en avoir. Je dis ça pour le fun...

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  2. Te rends-tu compte que tu châties peut-être parfois trop durement cette Mauricie que tu aimes tant?

    Parce qu'ici, Dude, sur mon Plateau natal, les étoiles sont disparues depuis quarante ans. Elles cèdent pas naturellement leur place à l'aurore.En ville, peu de gens ont déjà vu de vraies étoiles.

    You live in Eden.

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  3. La Mort Ici nous fait voir des étoiles et des étols.

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  4. Pas avec la littérature russe! Avec Le Devoir!

    C'était même pas de la ruse, c'était tellement évident. Mais après quatre ans, j'ai réalisé que personne ne me mettait en question, ni à la rédaction, ni parmi les lecteurs. M'est apparu qu'en somme, j'en savais plus long qu'eux, mais j'en savais si peu que j'ai sifflé mon fond de Vodka et remis ma démission.

    I was done.

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  5. Pas avec la littérature russe! Avec Le Devoir!

    C'était même pas de la ruse, c'était tellement évident. Mais après quatre ans, j'ai réalisé que personne ne me mettait en question, ni à la rédaction, ni parmi les lecteurs. M'est apparu qu'en somme, j'en savais plus long qu'eux, mais j'en savais si peu que j'ai sifflé mon fond de Vodka et remis ma démission.

    I was done.

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  6. I wasn't there at that time I guess... I was somewhere in Yukon or BC... I was reading some Jack London's novels close to the Klondike River... I'm sure that you knew more than them because writings it's not a joke for posers when you've got nothing else than your pen for improving your own fuckin' life. Vodka is a way to salvation when everydody around you seem drunk even though they're sober...

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  7. C'était, tu sais, le Klondyke pour un jeune ignorant critique de littérature russe: le Mur venait de tomber, et dans l'année les bouquins se sont mis à déferler, via la France, d'auteurs terrés depuis dix, vingt, trente ans, on découvrait des oeuvres d'un seul coup, I mean trois, quatre romans d'auteurs jusque là inconnus, tout sortait des tiroirs et des placards ex-soviétiques. J'ai appris vite, as you guessed it. Une éducation sous le tas (de briques russes!). C'est comme ça que j'en ai su plus que quiconque en peu de temps: forcément, j'étais le premier à découvrir toutes ces richesses. Même en France, ils fournissaient difficilement à absorber (traduire et publier) ce flot rompant la digue, alors pour ce qui était de les recenser, héhé, je te laisse imaginer.

    J'avais pour seul bagage d'avoir tout lu Dostoïevski, c'est bien le moins, un peu de Tolstoï, un peu de Gogol, et le petit bouquin de Soljenitsyne sur l'archipel du goulag. Vierge, quoi, mais pas innocent, bien lubrifié, prêt à m'enfiler des hordes slaves...

    Most of the stuff was shit, by the way.Insignifiant, timoré, prudent. On comprenait mal a priori ce qui avait pu justifier le secret de ces manuscrits et le silence de leurs auteurs. Et puis on comprenait, en comparant, que c'était ça, justement, l'horreur du régime: ils ne se connaissaient pas, ne savaient pas que d'autres qu'eux écrivaient en secret en planquant leurs feuillets, ils n'auraient pu rêver de ce qu'on fait en ce moment, toi et moi, correspondre librement et plus encore publiquement entre écrivains. D'où que nombre de ces oeuvres étaient atrophiées, et que les autres se distinguaient clairement. Enfin, ça m'a pris un peu de temps, héhé, mais j'ai commencé à distinguer clairement.

    T'aurais tripé. Mais t'étais au Yukon à faire le hobo sur les trains du CP.

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  8. En 1989 je distribuais des tracts anarchistes à Monrial... On aurait pu se croiser mais j'étais alors plus près de Kropotkine que de la littérature... Je cheminais vers l'art...

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  9. Boulgakov... Son nom sonne comme le génie...

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  10. Kropotkine entre Ontario pis Maisonneuve? C'est là qu'étaient les bureaux de VOIR. Barbe était techniquement et théoriquement communiste, mais il t'aurait engagé sur-le-champ en faisant mine d'avoir lu Kropotkine. Il t'aurait chuchoté de pas évoquer l'anarchisme quand Pierre Paquet sortait de son bureau pour aller pisser ni quand Martineau passait pour aller stooler.

    En 1989? Tu serais entré avant Billy Bob Dutrizac, et donc pas lui. Y avait pas de place pour vous deux.

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  11. Kropotkine entre Ontario pis Maisonneuve? C'est là qu'étaient les bureaux de VOIR. Barbe était techniquement et théoriquement communiste, mais il t'aurait engagé sur-le-champ en faisant mine d'avoir lu Kropotkine. Il t'aurait chuchoté de pas évoquer l'anarchisme quand Pierre Paquet sortait de son bureau pour aller pisser ni quand Martineau passait pour aller stooler.

    En 1989? Tu serais entré avant Billy Bob Dutrizac, et donc pas lui. Y avait pas de place pour vous deux.

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  12. J'aime mieux Barbe que Mardineau. L'un a des éclairs de génie, l'autre n'a que du ressentiment. L'un est un artiste et l'autre ne l'est pas.

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