mardi 5 mars 2013

À la redécouverte de Guy de Maupassant

Je relis Guy de Maupassant ces temps-ci. Et c'est fou comme une relecture peut changer le point de vue sur un auteur. L'âge intervient aussi dans le processus de relecture. Je l'ai lu à vingt ans avec ma bonne vieille technique de rat de bibliothèque qui consistait à scanner les livres dans ma tête. Je ne retenais pas tout, évidemment, mais il en restait toujours bien un petit quelque chose.

Je n'avais jamais lu Boule de suif, l'histoire d'une putain qui fuit la guerre parmi une bande de richards qui la regardent de haut, alors qu'elle les nourrit quand il ne trouve rien à manger à cent lieues à la ronde. Boule de suif qui doit ensuite offrir son corps à un officier allemand pour permettre à tous les richards de quitter le cabaret où ils sont placés sous garde. Et les richards de lui dire que ce n'est rien d'offrir son corps puisqu'elle le fait à tous les jours. Et les richards qui continuent de la regarder de haut ensuite parce que c'est une pute qui offre son corps à tout venant... Cette Boule de suif n'est pas ce que j'attendais de cette nouvelle. Je pensais que c'était un vague récit sur la guerre... Et je ne le lisais pas, bêtement. Jusqu'à ce que je tombe dessus et le lise avec ravissement.

J'ai replongé dans Le Horla et ses autres nouvelles, dont L'Auberge, un vrai petit bijou de littérature. C'est Le Horla qui m'a de toutes ses nouvelles le moins intéressé et c'est curieusement celle que l'on véhicule le plus dans les cours de littérature pour une raison qui m'échappe. Le Trou et Clochette lui sont nettement supérieures.

J'aime le ton acerbe de Maupassant. Sa critique sociale est précise et juste comme le scalpel du chirurgien. C'est subtil et efficace. Comme une estampe japonaise.

Puisque Guy de Maupassant est mort il y a plus de cent ans, toutes ses oeuvres sont disponibles gratuitement sur l'Internet. Je puis donc me permettre de vous offrir ce petit cadeau.

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