mercredi 19 septembre 2012

Le fer à cheval d'Eul'Frisé

Celle-là, je ne m'attendais même pas à vous la raconter. Pas plus tard qu'il y a trente secondes, je ne savais même pas que je l'avais en tête.

Venons-en aux effets.

Hop-là! Un nouveau conte sorti tout droit du néant qui faisait semblant de m'habiter.

L'angoisse de la page blanche, croyez-moi, c'est bon pour les paresseux et pour ceux qui s'en font pour rien.

Tap-heu-tap-heu-tap et voilà une histoire bien torchée qui s'amène par-delà le clavier.

C'est l'histoire d'Eul'Frisé, Joseph Yvon Dominic Galarneau de son vrai nom, un chauve qui n'a pourtant rien de frisé. Eul'Frisé, c'est sans doute de l'ironie. Enfin! Nous ne sommes pas dans la tête de ceux qui le surnomment ainsi.

Eul'Frisé n'est pas seulement chauve, bien entendu. Il est aussi svelte qu'un gant de kid. Et il ne danse jamais, même quand il est fin saoul. Il se contente généralement d'être sobre et ne dérange personne en particulier.

Il marche, Eul'Frisé. On le voit marcher et marcher et encore marcher. Il arpente les trottoirs comme s'il était payé pour en prendre la mesure. Eul'Frisé est un marcheux, oui.

-J'su's un marcheux, qu'il dit, parfois. Ouais. J'su's un marcheux.

Eul'Frisé ne fait pas que marcher. Il siffle aussi.

-Zwouiii! Zwouiiiiiii! Zwouiiiiii-iii! souffle-t-il d'un air bon enfant, bien qu'il n'aie rien d'un enfant de choeur, Eul'Frisé.

C'est vrai qu'il a l'air un peu méchant. Mais ce n'est qu'un air. Il n'est pas avenant, mais Eul'Frisé n'est pas méchant homme. C'est une vraie pomme. Sa pomme, c'est lui. Et, vous vous en doutez, il mange des pommes pour éloigner le médecin pour toujours. C'est bon ça, des pommes.

On s'arrêterait là qu'on aurait fait au moins quatre-vingt-quinze pourcent du personnage, selon l'avis de quelque misanthrope de passage.

Ah! C'est que tout ce nous connaissons de Eul'Frisé tient encore de la rumeur publique, à laquelle s'ajoute la voix un peu gauche de votre humble serviteur, scribe de basse extraction qui méprise les pharaons.

Eul'Frisé n'est pas qu'un marcheux chauve qui siffle d'un air méchant.

C'est aussi un très bon joueur de fer à cheval. Pas de pétanque, mais vraiment de fer à cheval. Mettez-lui une boule dans la main, Eul'Frisé va vous la pitcher un peu n'importe où.

Mais si c'est un fer à cheval, wo! attends-p'tit peu... Ce n'est plus pareil. Le fer à cheval le fait tomber en transes et il le pitche autour du poteau à tout coup, Eul'Frisé. Clak! Clak! Clak! Il enligne coup sur coup et bat tout le monde sans qu'on ne l'aie venu venir.

-Je suis Eul'Frisé! qu'il crie tout le temps à la fin de chaque partie en se battant le torse comme un gorille dominant. Je suis Eul'Frisé! Heurw! Heurw! Heurw!

Bon, eh bien, je vais décrocher du cas d'Eul'Frisé. Pour en savoir plus, vous n'avez qu'à vous entretenir avec ce brave homme. Il est facilement reconnaissable à sa salopette jaune orange tachée de traces d'eau de javel. Il siffle d'un air méchant et il est chauve. Il arpente les trottoirs de Trois-Rivières avec un fer à cheval dans la main droite.

2 commentaires:

  1. Eu'L Frisé m'a acheté deux pots de crême magique "Wrap-O-Round-The-Pin".Dit autrement, aux fers, y triche un peu. Que cela reste entre toi et ton imagination, comme ça personne le saura.
    Si cé bécique pour toi, cé capine et barbitte pour moi.

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  2. 'stie ! mais où qu'y les trouve don, ses fers à ch'val ??!!

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