mercredi 13 juin 2012

Cent jours, c'est long, c'est comme un siècle...

Plus de cent jours d'une grève qui a muté en guerre civile. Une guerre civile provoquée par un gouvernement corrompu qui a voté cette loi spéciale méprisée par tous les manifestants, les juristes, les Chiliens et les Européens...

Cela fait plus de cent jours que l'État fournit son lot quotidien d'arrestations arbitraires qui font honte au Québec. Pourtant, le monde entier retient les images de ces résistants et résistantes qui affrontent à mains nues la police politique des libéraux, armée jusqu'aux dents pour arracher des yeux et tabasser les fils et les filles du peuple.

Ces images révoltantes sont diffusées par les grandes chaînes comme CNN et Al Jazeera. On en trouve beaucoup plus sur Facebook, Twitter et YouTube. La résistance est filmée en temps réel. Personne ne s'y trompe.

Amnesty International puis des enquêteurs de l'Organisation des Nations-Unies s'inquiètent de la dérive autoritaire et antidémocratique du gouvernement Charest.

Paris, New-York et Santiago sortent leurs casseroles et leurs carrés rouges pour soutenir le mouvement étudiant québécois qui dit tout haut ce qu'il pense tout haut. Et qui combat l'injustice sociale avec une détermination digne des plus grands éloges.

J'ai vu en action, au cours des derniers mois, des personnes pacifiques se faire fesser dans les jambes pour dégager la rue, cette rue qui appartient au peuple, où que nous nous trouvions dans le monde... La rue qui, de tous temps, a été la plus haute instance constitutionnelle d'un peuple qui ne veut pas de la dictature.

Certains commentateurs rémunérés pour parler de l'actualité, ce qui laisse supposer une certaine traîtrise dès le départ, ont écrit noir sur blanc qu'il fallait sortir le bâton pour écraser ce serpent.

Ces gentils messieurs ont utilisé toutes les métaphores les plus violentes pour favoriser l'essor des matraquages et des bastonnades. Ils se sont cachés derrière les matraques pour philosopher sur l'art de gouverner en écrasant les jacqueries et autres révoltes d'esclaves malodorants.

Jour après jour, ils ont appelé les farces de l'ordre aux matraques. Ils ont chié des injonctions, des lois stupides et inapplicables. Ils ont intimidé, matraqué, attaché puis emprisonné des tas de gens au cours de ces cent jours qui ont duré un siècle.

C'est comme si le pouvoir, ancré dans le capitalisme sauvage à la sauce dix-neuvième siècle, rencontrait le vingt-et-unième siècle à la fais-moi pas chier  gros crisse de cave inculte, violent et répugnant.

Amir Khadir et sa fille se font arrêter. Les hooligans qui écrivent des niaiseries dans les journaux jaunes de la province les présentent comme des dangereux terroristes, eux comme tous ceux qui portent le carré rouge, comme moi, et peut-être vous... Je vous jure, ce sont des crisses de caves!

Se souvient-on du nom des types qui écrivaient des niaiseries pour tenter de ridiculiser Gandhi, Martin Luther King ou Vaclav Havel? Pas du tout. Ces chiures ont été oubliées depuis longtemps.

Qu'importe les grands noms. Il y a des braves, anonymes, assurés que leur cause est juste, qui défient la bêtise tous les soirs jusqu'à la victoire. C'est parfois Khadir. C'est parfois Jos-Bine. Vous. Moi. N'importe qui. Et sacrament nous ne sommes pas tous des terroristes!

Je suis pour la paix, mais pas pour la bêtise et encore moins pour la dictature.

J'emploie les moyens qui servent la paix à ma manière un peu rustre de pauvrichon. J'y mets un peu de sacres et d'invectives. Un coup de matraque, ça frappe en tabarnak. Ce n'est pas moi qui vais le contredire.

Par contre, je n'appelle pas au sang. Je défends la liberté d'expression et le droit de manifester pour tout le monde, même pour ceux avec qui je ne suis pas d'accord.

Je ne dis pas ça pour me vanter.

Bon. On retourne aux casseroles.

Samedi 16 juin à 14h00, toute la Mauricie semble vouloir se réunir au Parc Champlain, à Trois-Rivières, pour jouer de la casserole...

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