jeudi 31 mai 2012

À tous les artistes, steaks et tribus de la Terre!

Rien n'est plus dangereux que l'art, sinon la poésie.

L'art, ça fait rêver. Ça fait voir en couleurs. Ça détruit tout doute sur son passage.

Les artistes ne savent rien, bien entendu. Ils ne valent pas un bon cordonnier, un bon boulanger, un bon fromager, un bon commis d'entrepôt, un bon jardinier, un bon jambon, un bon poulet, un bon steak.

Au fond, les artistes ne valent rien et ne savent rien. Je me demande même pourquoi je vous en parle.

Pourtant, ils sont souvent en première ligne au front des luttes sociales. Ils luttent courageusement, à mains nues, contre des mercenaires armés jusqu'aux dents pour mater le peuple. Ceux qui ont fait preuve de courage au moins une demie fois dans leur vie comprendront sans doute ce que je veux dire. Bien que je sois un tantinet artiste, j'aime être subjectif. Et subjectivement parlant, je déteste toute forme d'autorité depuis ma plus tendre enfance. Ce sont mes racines sauvages. Obéir à quelque chose d'infâme ne revenait pas à mon père, Conrad, fils d'Adrienne Létourneau, née sur la réserve indienne  d'Akwasasné.

J'ai tout du Sauvage. Dont la fierté. Et le sens artistique poussé.

Je suis artiste comme tous les Gaspésiens sont musiciens.

Je suis artiste comme tous les Trifluviens tapent de la casserole et jouent du chaudron.

Je suis artiste comme le monde entier est artiste. Ultime forme de désobéissance civile face à ces lois et ces conventions tirées de nulle part qui ne servent qu'à exclure l'homme du Grand Cercle de la Vie.

Nous sommes une communauté.

Nous sommes des tribus.

Et si nous sommes aussi des hommes.

Nous devons veiller au bien de tous.

Aucune tribu indienne n'aurait supporté qu'un chef possède un milliard de fois plus que les autres. La richesse avait ses limites. Le prêt à intérêt n'existait pas. Le chef, chez les aborigènes non civilisés, était celui qui servait le mieux et donnait le plus. Sa générosité et son flair pour trouver de quoi nourrir tout le monde étaient ses vertus cardinales.

La clé de tous nos problèmes sociaux, je dois vous l'avouer, je la trouve un tant soit peu dans la spiritualité des vrais hommes et vraies femmes qui habitent l'Île de la Tortue.

Tout le monde peut redevenir «Indien». Il n'est pas besoin d'émettre de passeports pour vivre en harmonie avec la nature et tous les esprits qui nous entourent. Il ne suffit que de sortir dehors, vers 20h00, avec son chaudron. Puis, boum, boum, boum... Kitché Manitou se manifeste. Les Windigowaks cannibales s'enfuient à toutes jambes pour qu'il fasse régner sur terre sa Grande Paix.

Iro. J'ai dit.

3 commentaires:

  1. ¡ Venceremos !

    Tout de même un brin déçu de ne pas t'avoir vu retontir avec une piste de voix ou d'harmo dans notre projet.
    :0)

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  2. Mon harmonica est trop souvent dans la rue ces temps-ci et mes cordes vocales sont scrappées à force de gueuler des trucs vulgaires que je ne peux pas reproduire ici sous peine d'avoir à me torcher avec la loi 78... Et puis ça prend un harmonica en la mineur pour accompagner une guitare en ré mineur. J'ai des harmonicas en do, en ré, en mi, en fa, en sol et en la. Mais les mineures sont difficiles à trouver en magasin, surtout à Trois-Rivières... J'ai un harmonica en fa mineur sur lequel je joue des trucs yiddish...

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  3. "Mes cordes vocales sont scrapées
    à force de gueuler des trucs
    vulgaires"...
    Idem.
    Kwey.

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