samedi 12 mai 2012

Rien ne peut arrêter une idée, surtout pas le télégraphe

Je prends un peu plus plaisir à lire Le Devoir ces derniers temps.

Hormis la Bombardier qui joue à la comtesse de Ségur avec le petit peuple. Elle enverrait faire matraquer les manifestants sans sourciller. Ça couche avec les lucides, ces affaires-là, et ça sent la naphtaline. Ces spécialistes de la spécialité qui sortent leur bréviaire pour expliquer le monde, on en a vu d'autres. Ils finissent dans les bibliothèques des curés avec les traités sur les médailles miraculeuses.

Heureusement que Le Devoir, cette patente à Quebecor, permet de distiller un peu de pensée critique. Et de bon sens. Ce n'est pas tout à fait au point, mais c'est un bel effort.

Ce matin, c'est Robert Dutrisac qui résume bien la situation: un gouvernement dépassé par les évènements. C'est ici.


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Je n'écoute plus la télévision depuis un sacré bon bout de temps. Je vis dans un monde parallèle où Denis Lévesque, Larocque, Bruneau, Dumont, Gendron et autres commères n'existent pas. On m'en glisse un mot, parfois, voire rarement...  Je suis bien malgré moi à l'image de ces jeunes qui ne savent pas de qui l'on parle si ce n'est pas sur le ouèbe.

-Larocque? Bruneau?

Gendron, ils savent c'est qui. C'est celui qui voulait leur refiler la bastonnade. Un sale parmi tant d'autres. On en a parlé sur Facebook...

Les infos à la télé, c'est Papa a raison. Ronflant. Faux. Conformiste à l'os.

Les infos sur le ouèbe, c'est stimulant, drôle, créatif, interactif.

C'est comme si le télégraphe se pognait contre le cellulaire.

Une lutte à armes inégales où c'est encore celui qui maîtrise le mieux la technologie qui va gagner.

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Ce n'est plus une grève étudiante mais une révolution sociale. On en parle partout dans le monde parce que l'on voit des jeunes affronter les forces de l'oppression populaire à mains nues. Les policiers passent peu à peu du côté des manifestants, du côté de la vraie force, du vrai pouvoir.

Idem pour les gens croisés dans la rue au détour des manifs. Ils finissent par crier eux-aussi qu'ils se font fourrer par ce gouvernement néolibéral corrompu. Qui va soutenir ces déchets de la politique politicienne? Charest, Marois et Legault sont déphasés. Ils vivent encore dans le monde parallèle de la vieille télé plate. Ils n'étonnent plus que des vieillards.

Rien ne peut arrêter une idée. La loi est sans effet quand elle se réécrit dans la rue.

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