lundi 5 décembre 2011

L'ordre et la justice selon Mary-Louise McDougal

La vie n'est pas si simple qu'il n'y paraît.

Il faut faire avec. Que faire d'autre, hein?

C'est pourquoi Mary-Louise McDougal avait décidé d'aller s'acheter un chips au dépanneur, pour passer le temps.

Il était vers les huit heures du soir. Il faisait noir comme chez le loup. On n'avait pas encore remplacé la lampe du reverbère malgré les promesses du conseiller municipal, du maire et même du chef des pompiers. Cela faisait déjà un bon sept jours que la rue Ménard menant au dépanneur Rinfret était plongée dans l'obscurité. Et Mary-Louise, par sécurité, préférait s'éclairer à la lampe de poche histoire de savoir à qui elle avait affaire. Dans ce quartier, on ne savait jamais sur qui l'on pouvait tomber. Dont des voleurs de sacoches.

Des voleurs de sacoches comme Jo The Vedge. Un sniffeux de colle qui ne s'en prenait qu'aux vieilles, faibles et sans défense.

Aux vieilles comme Mary-Louise par exemple.

Jo The Vedge, ce nul, ne se doutait pas de la force de sa victime. La McDougal avait travaillé toute sa vie dans la restauration et elle avait des muscles d'acier. Voilà pourquoi elle lui calissa un coup de lampe de poche sur le museau quand il vint pour tenter de s'emparer subrepticement de sa sacoche. Et elle lui asséna plutôt deux coups qu'un seul. Voire trois coups et plus encore. En fait, elle réduisit en bouillie le visage de Jo The Vedge qui finit par s'enfuir tant bien que mal avec son air de coque-l'oeil.

Mary-Louise ne crut pas nécessaire d'appeler les policiers. Elle avait encore sa sacoche.

Elle rentra au dépanneur. S'acheta des chips et de la liqueur. Puis elle revint lentement chez elle. Avec sa lampe de poche qui fonctionnait encore très bien. Une lampe de poche qui lui tenait lieu de gourdin et qui lui permettait de faire régner l'ordre et la justice dans le quartier.

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