mardi 12 juillet 2011

Encore Épictète...

Épictète était boîteux parce que son maître, un ami de l'empereur Néron, lui avait pété la jambe.

Sa philosophie convient tout à fait aux vies d'esclaves que l'on mène en ceci qu'elle donne des moyens immédiats de résister au mal.

Cette philosophie s'appelle le stoïcisme pour les férus d'appellations contrôlées. Pour les autres, elle s'appelle tout bonnement l'amour de la sagesse.

On peut être boîteux, servir un maître indigne et occuper une position merdique tout en entretenant la force et la liberté.

-Cette situation ne dépend pas de moi, se disait Épictète, et je dois néanmoins l'affronter. Aussi bien qu'elle se vive avec le moins de dégâts possibles pour mon esprit, refuge suprême de ma force face à mon maître et à ses fucking caprices de cave!!!

Presque deux milles ans sont passés depuis qu'Épictète a confié ses entretiens à ses élèves. Il nous reste son fameux manuel, source de sagesse souvent citée par ceux qui ont fait de la prison. Je pense, entre autres, à Dostoïevski et Soljenitsyne qui dévoraient son manuel pour oublier le dortoir puant de leur prison. Demeurer stoïque dans l'adversité, c'est tout le courage que la vie demande. Ce qui ne dépend pas de nous ne doit pas nous intéresser plus qu'il ne le faut. Ça ne veut pas dire abdiquer, mais retenir ses forces pour les utiliser au bon moment.

C'était une petite leçon de philosophie pour un mardi matin bien ordinaire et bien chaud du mois de juillet.

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