vendredi 29 avril 2011

L'histoire édifiante d'un dictateur qui avait mal aux dents

Il était une fois en un pays très lointain un dictateur qui avait mal aux dents. Il n'avait plus que des chicots en guise de dentition et ne riait jamais sur les portraits officiels de lui-même qui tapissaient tous les édifices de la ville.

Ses portraits officiels nous présentaient un zouf un peu frisé et surteint pour cacher ses soixante-dix ans bien sonnés. Il avait vraiment une face à fesser dedans, une face d'envie de chier pour tout dire.

Bien sûr, il avait mal aux dents et ne souhaitait pas que son peuple voie ses chicots.

Oh! Il ne s'en plaignait pas trop, le dictateur, et même qu'il gardait tout en-dedans.

Évidemment, son mal de dents lui conférait un tempérament irrascible. Il s'emportait pour un oui ou bien un non, voire un peut-être. Partout où il passait l'on comptait les victimes de son caractère merdique. Il pouvait tuer tellement il avait mal aux dents, imaginez-vous donc. Et, bien sûr, il ne s'en gênait pas. Il tuait et traitait tout le monde d'imbéciles.

Personne n'osait lui dire quoi que ce soit pour lui déplaire.

Tout le monde marchait sur des oeufs et finissait par envier le sort du simple ramasseur de bouse du fin fond de la paysannerie.

-Pourquoi suis-je devenu fonctionnaire, bon sang de bonsoir? qu'ils se disaient chaque fois qu'ils voyaient la seule gueule du dictateur.

Cette sale gueule leur rappelait la brièveté de la vie sans qu'ils n'eussent lu Sénèque.

-Il va me faire la peau l'un de ces quatres, ce chien galeux! qu'ils se disaient en eux-mêmes, craignant même de l'avoir murmuré par mégarde...

Puis vint un jour un type bien en tous points.

C'était plutôt un gringalet, un cireur de chaussures qui s'appelait Cléanthe. Il avait de gros sourcils broussailleux et des bras de brindilles. Rien d'épeurant.

Pourtant, tout à commencer par lui.

Le dictateur passait au centre-ville pour voir les monuments qu'on bâtissait en son honneur: statues, pyramides et autres amphithéâtres.  Il se permit une petite sortie en ville avec sa garde personnelle.

Comme il passait devant Cléanthe il lui demanda de cirer ses chaussures pendant qu'on les prendrait en photo en train de lui donner un billet de cinq cents dollars.

Cléanthe refusa tout net.

-Je n'accepte pas l'argent des sales dictateurs! qu'il cria.

Puis, ayant dit cela, il cracha à la gueule du dictateur et lui tartina la face de cirage à chaussures.

Personne ne fit rien, comme si tout le monde n'attendait que cela pour être enfin débarrasser de cet hostie de trou du cul.

Le dictateur gueulait comme un putois tandis que Cléanthe lui bottait le cul sous les applaudissements du peuple. C'était du cirque de haut calibre. Fallait être là pour vivre ça. Une révolution! Chouette! La fin de la dictature, enfin!

La garde personnelle profita du moment d'euphorie pour s'évader en douce.

Le dictateur fût emprisonné pour empêcher la foule de le pendre.

En prison, il retrouva le temps de faire des mots croisés et obtint un dentiste ainsi qu'un nouveau dentier.

Le sourire lui revint.

Il se pardonna presque d'avoir été aussi con.

C'était le temps des fleurs.

On ignorait la peur.

Les lendemains avaient un goût de miel.

jeudi 28 avril 2011

Votez à gauche SVP! Trois-Rivières est en crise économique depuis 1980...

Nous sommes en crise économique depuis 1980 dans les Premiers-Quartiers de Trois-Rivières. C'est pauvre raide. Pis ça s'améliore pas trop, oh que non... Il n'y a plus que des marchés aux puces et des bazars. On se croirait dans un pays du Tiers-Monde. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est la faute de la gauche. Fuck it. J'achète pas ça. La droite est au pouvoir à Trois-Rivières. On la voit partout. On l'entend partout. Mais bon, ce n'est que dans ses vieux médias traditionnels, ce qui laisse un peu d'espoir d'assister à un changement parce que le bon peuple va prendre ses nouvelles sur Facebook et YouTube de nos jours.. C'est comme pour la java, la fin d'une belle époque...

Nous sommes en crise économique depuis 1980, de la Petite Pologne à Sainte-Marguerite, et cela correspond aux années où la droite a pris le dessus sur la gauche, tant au fédéral qu'au provincial. On est passé des années socialistes de Trudeau et Lévesque aux années conservatrices-libérales-bloquistes et surtout tristes...

Plus de rêve. Rien que de l'hostie de bullshit, de braillage à marde pour rien, de mégaprojets foireux et autres rajoutés 30% sur la facture pour la caisse électorale du parti...

Le rêve d'une société juste, avec des lois justes, par l'appropriation de nos ressources naturelles, tout ça s'est effoiré sous Mulroney puis sous tous les autres depuis.

Le pétrole devrait nous appartenir, par exemple, ne serait-ce que pour en contrôler l'exploitation sans se faire fourrer. Mais non, on le vend pour mille fois rien à des multinationales. Et l'exploitation se fait aussi sauvagement qu'on l'a fait pour le bison d'Amérique. On dévaste tout le paysage. On change la terre pour qu'elle soit à l'image de son satellite... Et on tue, coupe, rase jusqu'à la vente de liquidation finale, avec un luxe de chaos qu'on nous fait passer pour l'Ordre-mon-cul.

Belles années où l'on socialise les dépenses et où l'on privatise les profits sacrament...

Aussi, chers amis, je vous invite à voter pour une toute autre option. Contrôler nos dépenses et socialiser les profits. Ça s'appelle voter NPD le 2 mai prochain. Merci beaucoup.

mercredi 27 avril 2011

Pourquoi le NPD est parti en flèche

Il y a des moments forts dans la vie qui se passent essentiellement à la tivi. Comme disait l'humoriste Yvon Deschamps: «On veut pas le savouère. On veut le vouère!»

Eh bien on a vu Jack Layton aux côtés de Mike Ward à Tout le monde en parle, un humoriste apprécié des jeunes pour sa verve vulgaire agrémentée de sacres, de vagins et de pénis. Mike Ward a candidement avoué qu'il votait pour Jack Layton.

Jack n'a pas paniqué à l'idée d'avoir un type vulgaire qui, comme moi, vote pour lui.

Pour moi, ç'a été un tournant psychologique. Et je pense que plusieurs autres se reconnaissent là-dedans.

Le NPD a fini par recruter les parias  et brebis égarées de la politique. Ce qui fait pas mal de monde. Et ce qui le place en première position au Québec.

La hargne de Duceppe écoeure tout le monde.

Le peuple a besoin d'un rêve, pas juste de sacrifices et de saluts au drapeau.

Il vient un temps où le progrès social passe avant l'Histoire avec un grand H.

Mon histoire à moi a plus à voir avec le Premier mai, fête des travailleurs et travailleuses, qu'avec le rapatriement de la Constitution.

Aussi je souhaite un gouvernement socialiste, le 2 mai au soir, si la tendance se maintient...

mardi 26 avril 2011

Des progressistes-conservateurs aux conservateurs des cavernes

Brian Mulroney dirigeait le Parti progressiste-conservateur du Canada.

Harper est passé de l'Alliance canadienne au Parti conservateur du Canada, un parti qui n'avait plus besoin de l'épithète progressiste pour rallier tout ce qu'il y a de rétrograde, passéiste, créditiste, évangéliste de droite et Béret blanc... On a donc enlevé le terme progressiste, un héritage de 1942, un simple mot qui en dit long.

Il y avait bien quelques punaises de sacristie et suceux de balustres qui gravitaient autour des progressistes-conservateurs du temps de Mulroney mais jamais comme ce le fût pendant le règne de Stephen Harper.

Harper est essentiellement un idéologue et pas du tout un politicien. Il vit pour une idéologie et est aussi dangereux au pouvoir qu'un marxiste-léniniste, pour les mêmes raisons: pour leurs ornières idéologiques et leur manque de souplesse.

Mulroney a l'air de Karl Marx à côté de Stephen Harper, c'est tout dire.

De plus, Harper c'est la marionnette des pétrolières et des Républicains américains. Il manque en lui quelque chose comme le Canada.

Voter pour Harper, c'est voter pour encore plus de chaos que les anarchistes ne sauraient en semer.

Pouah, caca! Je ne voterais jamais conservateur!!!

Non, je vote plutôt socialiste.

Je vote pour une certaine continuation de l'humanisme.

Je vote Orange. Je vote pour Robert «Bob» Aubin, Jack Layton et le NPD pour battre les conservateurs.

lundi 25 avril 2011

Des frites dans la goule

L'aube du jour est le seul moment qui puisse sembler naturel en ville. On n'entend pas encore les automobiles ou si peu qu'on les oublie facilement. Les oiseaux cuicuitent à qui mieux mieux. Les chats miaulent. Les chiens dorment.

Évidemment, Trois-Rivières étant une ville portuaire, c'est clair qu'il y a toujours quelques bruits de wagon qui freinent ou bien de grosses choses qui s'entrechoquent. Ça fait des zwing, bing, boum, oui, mais bon c'est ce que le centre-ville m'offre de plus naturel, sinon de plus calme.

Les trottoirs sont plutôt débordants de vers ces temps-ci. Ils sortent des pelouses pour venir s'étirer sur le béton, devenant ainsi la proie de tous les volatiles. Sinon les victimes des pas perdus. J'essaie de ne pas écraser les vers quand je marche. D'abord parce que c'est dégueulasse. Ensuite parce que c'est précieux, la vie. Je ne vous garantis pas que je les évite tous. Il y en a bien un ou deux qui soient collés sous mes basquettes. Cependant, c'était pas voulu. C'était leur destin. Un destin tout aussi vicieux que visqueux.

Les volatiles sont nombreux évidemment. Le printemps en a ramené des tas, comme toujours. Ils sont salués au passage par des goélands, ces charognards et gouailleurs du ciel qui résistent à toutes les températures. Des machines à vidanger impeccables qui tournoient autour de toutes nos poubelles. En voilà un avec une frite en bouche. Et l'autre avec une enveloppe de ketchup. Un festin pour Jonathan Livingston et ses goules de mer.

Bon, je vous ai entraîné avec moi dans ma promenade du matin. Il me reste à longer la rue du Fleuve puis la rue St-Philippe jusqu'aux réserves de pétrole, près du rond-point de la Couronne. Encore là, pas un chat. Ou presque.

J'ai le soleil dans le dos, l'esprit reposé, le pas léger.

Les oiseaux cuicuitent. Un chat à trois pattes miaule. Les goélands volent dans le ciel avec des bouchées de frite dans la goule.

jeudi 21 avril 2011

UNE AUTRE ÉTAPE VERS UN GOUVERNEMENT MAJORITAIRE NPD

J'apprends ce matin que le NPD arrive premier dans les intentions de vote au Québec! Ce n'était jamais arrivé. Et pourtant c'est arrivé. Cela prouve qu'il est possible de rêver et de mener le NPD vers la victoire contre la droite cannibale.

Le 2 mai, plus que jamais, je vote socialiste. Je vote pour le NPD, pas seulement pour le sympathique Jack Layton, surtout pour donner un solide coup de barre à gauche.

Le Bloc incarne l'ambiguité entre la gauche et la droite. On y trouve des sociaux-démocrates et des conservateurs. Ce mélange-là, le nationalisme, tout le monde le connaît et ça n'impressionne plus personne.

Le Parti Libéral? C'est à se demander ce que ça mange en hiver. C'est sorti du paysage politique. C'est un groupe tout aussi folklorique.

Les conservateurs se targuent de parler «des vraies z'affaires». Ce qui fait qu'ils se taisent, fuient les médias et se terrent dans leur idéologie terne et rampante.

Le NPD peut bien grimper dans les sondages... Un parti qui vend autre chose que des drapeaux et des moppes. Un parti qui parle, timidement mais certainement, de solidarité.

Go! NPD! Go! Go! Go!

Trois-Rivières et la Mauricie seront teintes en orange le matin du 3 mai!

mercredi 20 avril 2011

On devrait juste s'aimer tabarnak

C'est dur à croire, mais le printemps revient. Ce qui favorise l'élection d'un gouvernement socialiste NPD majoritaire. Après un long hiver conservateur, on se prend à rêver. Et on ne peut pas dire que les conservateurs incarnent quelque rêve que ce soit, sinon des cauchemars de mangeux de balustres et autres adorateurs du Veau d'or.

Vous souvenez-vous de Moïse incarné par Charlton Heston quand il calisse les tables de la Loi en pleine face des adorateurs du Veau d'or? Moi je m'en souviens. Et je me disais: il va leur en calisser une tabarnaque! Juste parce que Dieu est de son bord.

-Vous allez voir mes cibouères! Dieu est de mon bord!

Pis là les cibouères étaient engloutis ou bien recouverts de sauterelles. Le Nil était rouge sang. Bref toutes ces sortes de conneries qui en faisaient un bon film d'action pour l'époque.

Les films bibliques de mon jeune temps ont fait place à des comédies musicales de scènes bibliques. On s'est mis à épicer le genre à la Zola, avec un souci du détail qui évacue le kitsch.

Bon, assez déliré pour aujourd'hui.

C'est la semaine sainte pour les chrétiens. Je sais qu'ils entendent à rire. Et qu'ils ne m'en voudront pas. Comme si j'abusais de leur mansuétude. Ou que j'en testais les limites.

Aimons-nous les uns les autres, ouais.

Y'a pas de doute là-dessus.

On devrait juste s'aimer tabarnak.

mardi 19 avril 2011

Est-ce que Jésus riait?

Vous allez rire. Je ne sais pas d'où c'est tiré. Aussi, je demande votre aide. J'ai quelques indices. C'est dans un roman de Dostoïevski que je me suis claqué naguère, du temps de ma bohême. J'hésite entre Les Possédés et Les frères Karamazov. J'ai seulement retenu la question. Et la question? J'y viens.

«Est-ce que Jésus riait?»

C'est écrit noir sur blanc, quelque part parmi ces deux milles pages. Et j'ai besoin de votre aide, généreux lecteurs, pour combler rapidement ce vide sans avoir à googler pendant trois minutes et trois quarts de seconde. Je suis bien trop pressé, voyez-vous. Cela me demande du temps que de vous divertir, les amis, et je ne retiens pas un sou pour autant. Ma logorrhée se corrige avec de grandes questions. Et il n'y a pas de plus grande question que celle qui nous demande si Jésus riait.

À mon humble avis, Jésus riait. Peut-être pas sur la croix. Mais pendant sa vie, certainement. Je m'amuse à croire qu'il n'était pas à l'image des marchands du temple qui devraient se mêler de religion plutôt que de politique.

Il a l'air d'un christie de bon gars, Jésus. Le gars qui dit d'aimer son prochain, de pardonner, de ne pas jeter la première pierre, de ne pas se battre avec l'épée, de vivre en paix dans un royaume qui n'est pas de ce monde... Oua! Ce Jésus-là ne ressemble pas du tout à ces fausses idoles et autres veaux d'or des conservateurs. No fucking way.

Mon Jésus à moi riait.

Il se fendait la gueule. Ressuscitait les morts. Multipliait le pain. Changeait l'eau en vin. Marchait sur l'eau. Jouait du violon.

Le Jésus des conservateurs? De la basse politique pour quelqu'un qui disait que l'on ne peut pas servir deux maîtres: Dieu ou l'Argent...

Amen mes frères et soeurs. Et pardonnons-leur, même s'ils savent ce qu'ils font.

lundi 18 avril 2011

Quand ça goûte mauvais c'est mauvais

-Qu'est-ce qui est bon et qu'est-ce qui est mauvais, hein? Et pourquoi tu en saurais plus long que les autres, pauvre cloche? me dira le premier sceptique venu, tellement premier venu que je ne vous parlerai même pas de lui.

Évidemment, je suis d'accord avec lui qu'il m'est possible d'être fêlé de temps à autres, de penser comme une cloche comme n'importe qui. D'autant plus que je suis bon comme tous les sceptiques pour débusquer la petite bête noire quand l'on se croit un saint.

Je ferais un pas pire avocat du diable et dépeuplerais le Vatican de tous ses saints pour des siècles et siècles.

Il n'y a pas beaucoup de vernis à gratter pour parfois découvrir une vraie charogne. Ce que nous ne sommes pas vous et moi, chers lecteurs, fort heureusement.

Je laisse à d'autres la sainteté pour me consacrer à quelque conception de l'humanité à peu près potable, une vision consensuelle, une bonne vision comme l'on fait un beau rêve. Une vision de goût, voire d'esthète, puisque je veux que tout le monde soit heureux, même les charognes.

Ce qui est bon, c'est comme ce qui goûte bon. Quand ça goûte mauvais, ça goûte mauvais. Tout est question de goût, énoncera le sceptique, et moi je répondrai quand ça goûte la marde ça goûte la marde.

Il y a le bon et le mauvais. Et il y a ceux qui n'ont pas de goût.

D'où la nécessité d'inculquer de la culture, de la curiosité, quelque chose qui transcende l'ingestion de moulée pour rien.

C'est mon humble avis et, zut! que je sois fêlé ou pas je l'ai publié pour défendre l'honneur des arts et des lettres sur la blogosphère.

dimanche 17 avril 2011

Go! NPD! Go! Go! Go!

Le comté de Trois-Rivières est sur le point de virer à l'orange. Une bonne nouvelle pour ma ville.

Le candidat néo-démocrate Robert Aubin mène une bonne campagne sur les réseaux sociaux. Il est nettement plus présent que les autres candidats. En fait, il n'y a que lui qui soit présent...

Le NPD va certainement catalyser le vote de contestation dans le comté, un vote pour des valeurs plus solides que celles présentées par les autres parti. Il n'y plus aucun intérêt pour le moulage en série de la vieille politique. Le NPD incarne le mieux, en ce moment, l'idée d'un changement qui pourrait survenir des urnes. Aller voter, c'est moins exigeant que de marcher dans la rue.

Il y a quelqu'un à la mairie de Trois-Rivières qui pognerait de quoi s'il se réveillait le 3 mai avec un ou plusieurs députés NPD dans Sa ville qu'il gouverne en autocrate.

Ce serait vraiment le début d'un temps nouveau.

Le temps des fleurs, pour le 3 mai, à Trois-Rivières...

Je ris déjà juste à l'idée de la caricature que je pourrais dessiner, une face longue, longue, longue, et Jack en acrobate sur son vélo... J'sais pas. Ce serait merveilleux, la gauche à Trois-Rivières, l'orangé nous irait bien. Assez des Bleus de tous les tons et des Rouges. Le NPD sera aussi Vert qu'Orange, faut pas s'inquiéter. Y'a du bon monde dans l'équipe de Jack.

Le 2 mai, je vote socialiste à Trois-Rivières. Je vote pour le NPD.

Oui monsieur. Oui madame.

Go! NPD! Go! Go! Go!

samedi 16 avril 2011

Il vote pour les conservateurs...

Il déteste les piétons autant que les cyclistes. Il crache sur tout ce qui est petit, pauvre ou misérable et voue un culte obsessif à l'excellence, alors que lui-même ne dépasse pas le stade de la punaise de lit en termes de culture, de lettre ou d'humanités classiques.

Il dit tout haut ce que d'autres ont pensé à sa place. Comme les marxistes qui citent tel ou tel grand prêtre à tout propos, il s'est mis lui aussi à tout expliquer le monde selon tel ou tel idéologue de son conservatisme à la noix.  C'est souvent tel ou tel politicien bleu sinon un animateur à chemise brune de Québec.

-Le monde qui vivent sur le piton, on devrait tous les foutre dans des camps de travail! qu'il dit, le con.

Il n'est pas plus à droite que les marxistes ne sont à gauche. Il est seulement à cet endroit où l'on trouve tous les pauvres cons extrémistes et totalitaires, frustrés sexuels et maganés du navet.

-Les femmes qui gueulent, c'toutes des lesbiennes! qu'il éructe vainement tout en évacuant quelques postillons de manger gras.

-Les socialisses c'toutes des charcheux d'chicane! Biznisse iz biznisse. No moné no kennedé. Moé ch't'un gars qui aime les gros chars pis mangez d'la marde! qu'il poursuit en prenant des airs d'autocrate d'un temps que l'on croyait révolu.

-Moé, là, moé, moé j'su's pour qu'les zimmigrés décalissent! Qu'i' s'en aillent dans leu' pays pis qui arrête de v'nir voler nos jobs! Moé, là, moé, j'veux l'rétablissement d'la peine de mort pour qu'ça coûte moins cher... Tu pognes e'l'gars pis tu l'pends. La corde peut servir plusieurs fois tabarnak! qu'il vous livre d'un trait avec ses nasaux de boeuf gonflés d'aplomb.

C'est un cave, un hostie d'cave si vous voulez mon avis.

Et il n'est pas le seul, christ que non...

Ils sont des tas comme lui à se déplacer vers les urnes. Des tas... Enfin, pas tant que ça. Qui va voter de nos jours, hein? Qui, sinon les caves...

Donc, les caves ont une chance de l'emporter.

D'où cet effort herculéen d'aller voter contre les caves le 2 mai prochain.

Lever son cul et aller vers le bureau de vote pour participer à la farce électorale...

Voter contre cette vision stupide du monde.

Voter contre le conservatisme puant, le conservatisme qui brûle tout sur son passage et voudrait nous faire revivre au temps des vieux épisodes de Papa a raison.

Pouah! Ça me lève le coeur rien que d'y penser...

Mais lui, ce gars-là, continue ses ravages.

Vous devriez le voir aller avec ses conservateurs à marde, sa religion de marchands du temple et ses idées libertariennes à deux sous. Il passe des pamphlets, va voir les vieux et les vieilles dans les foyers et fait semblant d'être un bon ti-gars alors que dans le fond il se contrecalisse de tout le monde.

Aucune compassion. Rien que des chiffres qui ne veulent rien dire. Rien qu'une demi-civilisation. Rien que de la cuistrerie tous azimuths.

Ce qui fait que je réitère mon intention de voter pour le NPD le 2 mai prochain.

Oui les amis, je vais voter à gauche dans mon beau comté de Métabéroutine, alias Trois-Rivières.

vendredi 15 avril 2011

Le gars qui s'était vu confié de rédiger la Bible de Méo

Dieu ne niaise pas avec le phoque. Il apparaît quand ça lui tente, où cela lui plaît, en moins de temps qu'il n'en faut pour la moitié d'un clignement d'oeil. Ce qui fait que Dieu est partout, à une seconde près, et peut toujours vous surprendre au détour d'un coin de rue ou bien pendant que vous êtes assis sur la bolle.

Dans toutes les mythologies, sauf celles qui ne valent rien, il arrive que Dieu ou l'un de ses acolytes apparaissent sous les traits d'un vagabond ou bien d'un déchet de l'humanité pour confondre ses créatures.

-Ha! Ha! se dit Dieu, en lui-même. Je vais leur faire une farce. Je vais me déguiser en trou du cul pour voir comment ils se comportent avec les pauvres et les malchanceux de ma Création.

Et voilà que Dieu se promène dans les rues des cités sous les habits crottés d'un mendiant. Et il fait son petit bonhomme de chemin parmi les Huns et les Zôtres.

Il constate qu'Untel se fout de sa gueule et que Tel-Autre lui fout des coups de pied au cul en lui refusant un quignon de pain, voire un os jeté dans sa poubelle.

Dieu s'amuse d'être ainsi traité de trois fois rien. Parce qu'il a l'Éternité devant Lui. L'Éternité, qu'il peut retrouver n'importe quand sans lire Rimbaud. L'Éternité qu'il peut consacrer à botter le cul d'Untel ou Tel-Autre pour cet épisode de mauvaise conscience.

Bon, pour résumer, Dieu est un type qui s'amuse et aime la vie.

Ce qui fait qu'il n'y avait rien d'étonnant pour Joachim Grenoble que de faire face à Dieu sous les traits de Méo Marchildon.

Méo avait tout du vaurien au premier regard. Pourtant il était Dieu. Il était difficile de croire que cette loque humaine en fin de parcours fût le Très-Haut. Mais Grenoble était de la bonne pâte et croyait tout ce qu'on lui disait. Ce qui fait qu'il accepta tout de suite la révélation de Méo.

-J'suis Dieu Joachim. Pis tu vas écrire une Bible pour moé, la Bible à Méo.

Joachim, qui était petit et maigre avec le visage vérolé, n'en revenait pas.

-Pourquoi moé Dieu? Pourquoi pas un autre? brailla Joachim, qui avait aussi les cheveux roux et vingt-trois dents.

-Parce que les autres j'm'en tabarnaque! C'est toé que j'veux pour la Bible à Méo!

Ce qui fait qu'ils passèrent les huit mois suivants ensemble, dans le parc des Ursulines, à travailler sur cette bible. Méo parlait et parlait encore. Joachim prenait des notes, des tas de notes.

Comme Dieu est farceur, il s'arrangea pour n'être visible que de Joachim.

Ce qui fait qu'aux yeux de tous, Joachim était un snappé qui parlait tout seul dans un parc, en prenant des tas de notes sur des tas de calepins, rédigeant la Bible à Méo...

Ah! Bonté divine...

jeudi 14 avril 2011

Klimov, Dostoïevski, le Rat-de-Bibliothèque dans Batman, etc.

Alexis Klimov m'a fait découvrir Dostoïevski. D'abord parce qu'il me fit lire Les Possédés, Crime et Châtiment et Les Frères Karamazov en une semaine, en préparation de son séminaire de philosophie et de littérature à l'UQTR.

J'alternais à cette époque entre Dostoïevski, le whiskey et les méthodes de lecture rapide. J'avais l'ambition de devenir encore plus habile que le Rat-de-bibliothèque dans les vieux épisodes de Batman. Je prenais un livre et, zipzap, je me le versais dans la tête sans effort. J'ai une sacrament de mémoire photographique, qui compense pour toutes les sphères d'activités où je suis moyen, sinon médiocre.

Mes amis du temps de l'université me ressemblaient. Des lecteurs fous furieux, avides d'entasser dans leur caboche tout ce qui s'était dit, écrit ou chanté depuis le début des temps jusqu'à nos jours.

Marginaux, bohêmes et indésirables, nous avions décidé de nous protéger des endoctrinements en nous cantonnant derrière les rayons de la bibliothèque. Quand la bibliothèque était fermée, c'était devant le comptoir du bar étudiant. Nous étions sur les barricades. Et rien ne nous semblait plus vrai que d'entendre Alexis Klimov nous demander de lire le tiers de l'oeuvre de Dostoïevski en une semaine. Ça ne pouvait être qu'un résistant, un brave homme qui nous montrait que le savoir, bien qu'inutile, était tout ce qui comptait.

L'amour de la sagesse, la philosophie, ce n'était pas de la connerie pour Alexis Klimov. Ce qui fait que c'est le seul professeur que j'aie connu dans ma vie, et je dis bien le seul, qui se soit mérité des applaudissements à la fin de ses cours, comme s'il nous avait donné le plus beau spectacle d'enseignement de toute notre putain de vie sale.

Alexis Klimov connaissait Dostoïevski comme pas un. Il a même écrit une étude sur Dostoïevski, parue aux éditions Seghers.

Ce qui fait que je me suis mis à dévorer de la littérature russe, profitant de la généreuse mémoire de Klimov, mais aussi de La bibliothèque idéale de Bernard Pivot, un livre qui présente les bons livres dans toutes les catégories.Un livre qui contribua beaucoup à l'accroissement de mes connaissances générales et de mes rêveries de contestataire métaphysique.

J'aime Dostoïevski pour la psychologie de ses personnages, des âmes tourmentées, jamais tout à fait mauvaises ou totalement bonnes. On sent chez Dostoïevski cet immense besoin de présenter le monde sous son angle le plus absurde afin de lui conférer une valeur de mesure étalon pour évaluer tout l'univers.

On fréquente Dostoïevski comme l'on fréquente un endroit sombre d'où jaillissent des éclats de lumière. Ce n'est pas la sérénité, jamais le bonheur, mais ce n'est pas pour autant sans tendresse. La tendresse de l'animal face à sa condition animale, si je puis me permettre de le décrire ainsi.

Je suis retombé la semaine dernière sur deux romans de Dostoïevski qui traînaient dans ma bibliothèque. Il s'agit de L'Adolescent et de Humiliés et offensés. Ils manquent à ma mémoire vive. Alors j'ai commencé à les télécharger dans mon âme. J'y retrouve ce bon vieux Fiodor dans ce qu'il a écrit de plus jeune.  Je lis avec une certaine volupté. J'ai bon espoir de finir ma lecture d'ici une semaine. J'y reviendrai peut-être pour vous emmerder avec.

Je ne suis jamais parvenu à lire L'Idiot en entier. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que j'étais sur le point d'abandonner le whiskey. Il faudra que je m'y remette et que je secoue le Rat-de-bibliothèque qui sommeille en moi...

mercredi 13 avril 2011

Encore de la marde à Trois-Rivières et on peut rire jaune...

J'ai réalisé une petite caricature suite à cette nouvelle.

Sa Grandissime Grandeur de Trois-Rivières n'a cessé de hurler que c'était les résultats qui comptaient quand les citoyens se plaignaient comme des culs-terreux devant lui pour la mauvaise gestion des fêtes du 375e.

Et maintenant, un organisme fédéral réclame 600 000$...

Le 375e c'était rien que de la marde et l'amphithéâtre c'est aussi de la marde avant que la première pierre ne soit posée.

«L'important c'est les résultats...»

Va chier majesté. On n'est pas si tarlais.

lundi 11 avril 2011

Comment vous guérir du ressentiment pour trois fois rien

Il n'y a rien de pire que la haine et le ressentiment. Cela vous empoisonne et vous échauffe les sangs pour rien.

Un plus zéro est égal à un. Quand vous vous additionnez à un crétin, vous gagnez à coup sûr, avant même que d'avoir ouvert la bouche. C'est cruel, les mathématiques, mais sur quoi d'autre s'accrocher pour y comprendre quelque chose, hein? Tous les physiciens comprennent ça et pourquoi pas vous et moi.

Donc, éviter le ressentiment, un mot qui englobe la haine, c'est là l'attitude d'un sage face à un crétin.

Cela signifie qu'il est nécessaire de prêter une valeur égale à zéro pour le crétin en question. Évidemment, ayez l'orgueil de vous accorder la valeur de un. Et vous voilà mathématiquement paré pour affronter n'importe quel idiot, avec flegme, dignité et panache.

Le ressentiment a beaucoup d'effets secondaires. Il peut vous transformer en ce que vous détestez le plus.

Mettons que vous détestez les crétins qui gueulent pour tout et pour rien. Et voilà que vous vous mettez à gueuler contre les crétins, à propos de tout et de rien. Vous êtes donc pris au piège des crétins et êtes vous-même devenu quelque chose de flasque et merdique.

Il importe donc de ne pas s'abandonner à des émotions négatives et à rire des travers des uns et des autres avec cette douceur du propos qui attendrirait les coeurs les plus rustres.

Quand on chasse un rat, il est essentiel de lui accorder une zone de fuite, non seulement pour lui assener un coup de pelle au passage, mais aussi pour éviter de vous faire mordre par un sale porteur de peste bubonique.

Le crétin est comme le rat. Accordez-lui la possibilité de fuir pour qu'il puisse vous éviter une fois pour toutes chaque fois qu'il vous croisera. Sans avoir eu à assener un coup de pelle, avec la seule force de votre caractère débonnaire et de votre ruse, vous aurez su vous débarrasser d'un gêneur qui nourrissait en vous des sentiments désagréables qui viennent troubler le quotidien et parfois même le sommeil.

Évidemment, vous pouvez vous torcher de mes conseils. Il n'est pas dit que je mène une meilleure vie que celle d'un autre. Ce qui n'est pas une raison, j'en conviens, de m'étendre plus longtemps sur le sujet, comme s'il m'appartenait, au nom de quelque médiocre service rendu aux arts et à la philosophie.

Allez en paix, chers lecteurs, et que Kitché Manitou vous chatouille les neurones.

dimanche 10 avril 2011

Du bulletin blanc au vote orange

J'ai souvent déposé un bulletin blanc dans l'urne électorale. Ce n'était pas de l'indécision. C'était une position, voire un programme. Une manière de dire que je refusais de jouer à un jeu où les acteurs eux-mêmes ne respectent pas les règles. Le bulletin blanc, déposé pour la forme, était une concession que je faisais au système. Je préfère voter bulletin blanc que de ne plus voter du tout. Il y a des gens dans le monde qui se battent pour le droit d'être libres au moins une fois tous les quatre ans. Par respect pour cette liberté minimale, je continuerai à voter, dussé-je déposer un bulletin blanc.

Pour les élections fédérales du 2 mai, je ferai une exception. Je ne déposerai pas un bulletin blanc. Je vais m'allier à la force politique la plus susceptible de faire reculer la droite et le conservatisme tant au Canada qu'au Québec. Le 2 mai, je ne voterai ni pour les Bleus de tous les tons, ni pour les Rouges qui ne se remettront jamais du scandale des commandites.

Le 2 mai, je vais voter pour les pauvres. Je vais voter pour les chômeurs et les travailleurs. Je vais cocher d'une croix le candidat et le parti qui soutiendront le mieux mes valeurs: mon bon teint vert ainsi que la justice sociale, la tolérance, la liberté, le principe d'égalité des chances, la solidarité, la communauté, le féminisme, etc. Je vais donc voter orange le 2 mai prochain.

Robert Aubin est le candidat du Nouveau Parti Démocratique (NPD) dans le comté de Trois-Rivières où je vais voter. Comme Jack Layton, c'est aussi un bon Jack. Je lui accorde mon soutien en souhaitant que cela ne vienne pas nuire à ses efforts. Il représente le mieux les valeurs sur lesquelles sont fondées ma vision de la vie en communauté.

Je ne vous dirai pas d'aller voter pour lui. Faites votre propre opinion. Et défendez-la s'il le faut. Permettez-moi, cela dit, de défendre la mienne. Je voterai socialiste le 2 mai prochain pour  purger Trois-Rivières de la droite qui n'a pas contribué à faire baisser le nombre de locaux commerciaux à louer, preuve évidente de faillite tant du point de vue économique que communautaire. Je voterai pour une autre vision de l'économie, beaucoup plus généreuse et nettement éloignée de l'idée que les gens doivent être dégoûtés de participer à la vie démocratique de leur communauté.

Relevons Trois-Rivières en donnant un coup de barre à gauche!

Montrons à Québec et Ottawa que les Trifluviens en ont assez de la droite et que les solutions aux problèmes de ce pays peuvent commencer ici.

Le 2 mai, faisons-nous plaisir. Assez de la vieille politique! Favorisons l'élection d'un gouvernement néodémocrate majoritaire!

vendredi 8 avril 2011

L'Hebdo: de la matière pour envelopper du poisson mort

Les hebdomadaires qui jouent aux médias traditionnels couchent toujours avec le pouvoir, quel qu'il soit. Ils sont foncièrement dépendants de leurs revenus publicitaires. Puisque la Ville, le gouvernement et le Buffet des Cochons sont leurs principaux annonceurs, eh bien il ne s'y dira rien de mal du maire, des députés et de l'insalubrité de tel ou tel restaurant où le bon peuple va s'empifrer.

Oui, vous le savez tous et toutes, L'Hebdo c'est rien qu'd'la marde et vous avez parfaitement raison de le croire.

Une fois qu'on sait cela, on ne s'étonne pas que ces publications hebdomadaires soient rédigées par des gens qui n'ont pas la passion de leur métier et encore moins celle de la langue française. Tous les articles y sont laborieux en plus d'être licheux comme des mangeux de raies sales.

Dans L'Hebdo, on voit généralement la photo de l'incompétent ou bien de l'incompétente qui a hérité d'un poste bien au-dessus de ses capacités intellectuelles. Le journalisme est jeté aux orties. Et c'est la tronche de l'écrivailleur qui prend la moitié de la page, une tronche de petite vedette déguisée en mononcle ou en matante. On se croirait à Hollywood en version très cheap. Oui, c'est un hebdo, comme tous les autres hebdos du Québec, un hebdo de licheux, de mangeux de raies sales, de pas de colonnes, de larves. Un hebdo ordinaire sous le patronage d'incultes qui font de ce type de journaux de la matière pour envelopper du poisson mort.

Tout est plate dans L'Hebdo, surtout l'éditorial. C'est souvent ronflant, faussement analytique, du genre à peser le pour et le contre en enculant des mouches. L'auteur de l'éditorial se débat comme un diable pour présenter les incohérences de vues de ses patrons, qui en ont long à dire surtout quand ils n'ont rien à dire.
Et il nous baratine tellement mal qu'on en oublie presque la caricature qui, elle aussi, est l'oeuvre d'un amateur qui ne maîtrise ni le mouvement ni la forme. Ce qui fait qu'il y publie ses dessins figés et anémiques. On le paie en monnaie de singe: un deux pour un au Buffet des Cochons ou bien un abonnement gratuit à L'Hebdo.

Évidemment, je m'en voudrais de terminer ce billet sans mentionner la rubrique Des gens de par ici.

Cette rubrique est l'oeuvre de Roger Morin, un alcoolique qui ne sait que dégueuler. Le gros Morin se contente de prendre des photos des personnalités, rencontrées lors de tel ou tel événement mondain, et d'écrire, par exemple, que Jos Tremblay, le propriétaire du Buffet des Cochons, est un type bien sympathique, même qu'on le voit en train de serrer la main du maire de la Ville, etc.

Pour conclure, L'Hebdo c'est nul à chier.

C'est vraiment de la matière pour envelopper du poisson mort.

Ce qui m'incite à placer un petit écriteau sur ma boîte aux lettres: Pas de circulaires, de journaux ou de publicités SVP!

Je tiens à garder mon esprit propre.

Pas vous?

jeudi 7 avril 2011

Éloge de l'homme inutile

La meilleure chose à faire quand on ne sait pas quoi faire, c'est de ne rien faire. Et si vous le faites tout de même, après avoir pris connaissance de ce mauvais conseil, eh bien tant pis pour vous.

Louis-Fernand Rigolet ne faisait rien, quant à lui, et vantait les vertus de «l'homme inutile», un concept grappillé chez feu Alexis Klimov, un philosophe et érudit trifluvien qui légua sa vision de l'inutilité de Senancour jusqu'à nos jours via le spleen des grands auteurs russes du XIXe siècle.

Tout ce qui est utile n'est pas nécessairement mauvais, mais tout ce qui est beau est inutile. D'où l'idée très dostoïevskienne d'affirmer que la beauté sauvera le monde. L'inutilité aura raison de l'outil, de l'objectivation, de l'homme-machine, de tout ce qui est froid, rationnel et calculateur.

Rigolet, un freluquet de cent dix livres cinq pieds deux pouces, ne faisait rien, absolument rien, sinon lire et relire «L'éloge de l'homme inutile» de Klimov pour se consoler de ne rien faire.

Et vous savez quoi? Il n'avait pas tort, Rigolet. D'abord, personne ne voulait l'engager. Pas moyen de trouver du boulot pour Rigolet: trop petit, trop de lunettes, trop de grosses dents. Alors, il lui restait les livres et ça lui semblait bien suffisant.

-Pourquoi me ferais-je utile, hein? qu'il disait, Rigolet, en rigolant comme une cloche fissurée.

-Treize jours avant l'chèque... répondait stoïquement Raymond, son voisin de chambre et unique compagnon d'infortune.

Ah! misère de misère!

mardi 5 avril 2011

Merci beaucoup

Il est facile de résister à la tentation de devenir un stupide commentateur politique comme tous les autres. Il ne suffit que de s'abandonner à l'absurde pour que tout de suite s'écartent de vous ces sectateurs et proto-disciples qui nuisent considérablement à l'essor d'une pensée libre.

Voilà pourquoi Jonathan Stew ne perdait jamais une minute pour dire quelque chose de con, de vulgaire et de pas racontable afin de mieux cracher sur un statut de commentateur politique qui lui faisait dégueuler jusqu'à son âme.

Physiquement, Jonathan Stew était normal. Je veux dire qu'il n'était pas anormal. Enfin, ses sourcils étaient très droits.

Par contre, c'est sans lien avec le noeud de notre affaire.

C'est métaphysiquement que Jonathan Stew était impressionnant.

Quand il disait, avec un air de défi dans la voix, quelque chose comme «c'est rien qu'd'la calice de marde» ou bien «fuck», voire «qu'est-cé tu veux qu'on faize?» Rien d'extravagant mais carrément déconnecté de tout discours politique. De la métaphysique. Du métalangage. De la transcendance calvaire!

Jonathan Stew disait aussi «ahem» quand il s'éclaircissait la voix.

Et c'est à peu près tout ce que j'avais à dire à ce sujet.

Merci beaucoup.

vendredi 1 avril 2011

Gavroche chez le serrurier

Je suis allé chez le serrurier hier pour dupliquer mes clés.

Il y avait trois employés, deux dames d'un certain âge pas très souriantes et un vieux monsieur à la moustache nietzschéenne. Il semblait déguisé en Sergeant Pepper avec son uniforme de sécurité. Les trois employés n'étaient pas tant dérangés par ma présence que par celle d'un client bien plus particulier que moi, avec ma minable commande de doubles de clés. Lui, bien plus ambitieux, voulait savoir le prix des coffres-forts.

Le client en question ressemblait vaguement à un elfe pouilleux. Il était crotté de la tête aux pieds. Il devait avoir entre neuf et dix ans. Un petit carosse de broche l'accompagnait. Il était rempli à ras bords de souliers, bouteilles vides et bouts de bois.

-C'est sûrement un p'tit voleur! exprimaient les visages des trois employés.

Le petit client ne s'en formalisait pas trop. Et il posait ses questions comme un grand monsieur.

-C'est combien... C'est combien un gros coffre-fort de même? qu'il demanda en pointant le modèle qui ne s'était pas rendu plus loin en raison du nerf sciatique de Sergeant Pepper, qui en plus de s'occuper de la sécurité se tapait encore la manutention.

-C'est huit cents dollars, répondit stoïquement la plus aigrie des deux dames d'un certain âge.

Tout dans son attitude me faisait l'entendre «fous-le camp d'ici jeune voyou!».

Il en avait vu d'autres, le jeune pouilleux. Il avait pris l'habitude de se faire poliment expulser des lieux. Tout ça parce qu'il n'avait pas la monnaie exacte pour s'acheter un coffre-fort ou bien un expresso allongé avec une biscotti.

-Un jour j'va's être riche madame, ajouta le jeune Gavroche. Pis j'va's m'acheter un coffre-fort... Comme celui-là... Me le feriez-vous pour cinq cents piastres cash? Hein?

Personne ne répondit à cette réplique saisissante. Sinon votre humble serviteur.

-T'es déjà en business jeune homme. J'parie que tu vas aller loin dans 'a vie! que je lui ai dit, à défaut d'autre chose.

J'ai payé mes clés. Sergeant Pepper et les deux dames d'un certain âge m'ont à peine saluer. Ils avaient le regard fixé sur le jeune crotté, dans la crainte de se faire voler des clés ou des coffres-forts.

Le soleil brillait. La neige fondait. Et leurs hosties de clés ne fonctionnaient pas.

Je suis retourné chez le serrurier en après-midi pour les refaire. Le jeune débrouillard n'était plus là. Sergeant Pepper non plus. Il ne restait que les deux dames d'un certain âge qui m'ont offert un nouveau service de cul avec de nouvelles copies de clés qui ne fonctionnèrent pas plus.

Ce qui fait que je dois encore y retourner ce matin. Trois fois chez le serrurier, pour des hosties de clés. Imaginez si j'avais acheté un coffre-fort...