samedi 30 janvier 2010

Mise à jour du dictionnaire des Saints

Les Saints c'est comme pour n'importe quoi. C'est toujours en mouvement. On croit les avoir tous énumérés et voilà qu'apparaît un mémo de tel ou tel pape, égaré par un greffier qui abusait un peu trop du vin de messe, et toute la nomenclature des Saints vient s'enricher de quelques nouveaux exemples d'amour divin et de chrétienté.

Prenez note, chers lecteurs, que ces Saints ont été ajoutés dans la présente édition de notre fameux Dictionnaire des Saints, notre huitième édition et certainement pas notre dernière.


Pour le bénéfice des abonnés de notre service de presse, nous nous empressons de partager avec vous deux nouvelles biographies, de quoi vous tiendre en haleine jusqu'à ce que vous vous empariez d'une frénésie incontrôlable, l'envie d'obtenir votre propre exemplaire du Dictionnaire des Saints, publié sur papier velin aux Éditions de la Trinité, en la paroisse de Saint-Sicroche-des-Éboulements du diocèse de Wawamakwa, dans le sous-sol du bedeau de la paroisse et patron de l'imprimerie clandestine du coin.


Ernest Gamache
Surnommé Ti-Gars Gamache à St-Sicroche-des-Éboulements
Déneigeur l'hiver et homme à tout faire l'été
Grand lecteur d'hagiographies devant Dieu

***


Extrait du Dictionnaire des Saints (Éditions de la Trinité, St-Sicroche-des-Éboulements, 2010)




St-Sicroche, martyr, mort en 782. Fête le 12 janvier. De noblesse bretonne, Sicroche était parti un beau matin évangéliser la tribu des Vauriens, une tribu d'à peine cent trois têtes, sans feu ni lieu, nomades errant du Pacifique à l'Atlantique en se nourrissant dans les ordures, aux abords des villes et des villages. Il voulut les convertir tous et les supplia d'entendre l'appel de l'amour divin. On le retrouva un beau matin poignardé cent fois, gisant parmi les détritus du dépotoir de Svörg, un petit village perdu dans quelque fjord lointain de la Scandinavie.



St-Tabarnak, fondateur de la communauté des soupirants pour le salut de l'âme des dépressifs, mort en 1967. Fête le 4 juillet. Tabarnak est un moine franciscain défroqué qui a fondé la communauté des soupirants pour le salut de l'âme des dépressifs. C'était en 1962, à Sept-Îles, à côté de la buanderie Mado. Les trente-deux membres de cette commune hippie se levaient tous les matins vers cinq heures pour soupirer, et soupirer encore, umffff, comme ça, toute la sainte journée, en faisant semblant qu'ils étaient dépressifs tout en riant dans leur coeur. Tabarnak est mort pendant l'Expo '67, à Montréal, en traversant la rue. Happé par une voiture au coin des rues Papineau et Sherbrooke. C'était un 4 juillet. Le pape Honoré-de-vous-connaître, pape qui n'a régné que pendant trois heures, sans que personne ne le sache, l'a sanctifié avant que son coeur ne claque à l'idée d'être le successeur de St-Pierre, lui le p'tit gars de Mascouche, Cardinal du Grand Nord québécois.



Ste-Bénite, martyre, morte en 153. Fête le 13 septembre. Bénite a été prise par erreur lors d'un rafle contre des chrétiens. Païenne reconnue, les autorités ne voulurent rien entendre de leur erreur pour la libérer. Elle serait jetée aux lions comme les autres chrétiens. Dans sa cellule, elle rencontra Lupus, l'évêque de Marseilles qui se trouvait là par hasard pour être jeté aux lions après avoir subi mille et un supplices, dont un écartèlement. Lupus la convertit au christianisme et la baptisa. Comme ses membres étaient en charpie, c'est Bénite qui se fit elle-même des signes de croix sur le front avec de l'eau bénite. C'est donc en tant que chrétienne que Bénite monta dans l'arène pour se faire dévorer. Pendant que les lions mangeaient ses entrailles, elle aurait demandé à Dieu de pardonner tout un chacun pour leurs fautes. Puis elle serait morte, comme de raison, au bout de son sang.



Ste-Bine, mère de famille, morte en 1889. Fête le 3 mai. Bine est né pendant la Commune de 1848, sur une barricade à Paris. Elle a ensuite grandi à Ste-Mortadelle, un village de Normandie où il n'y a rien à faire le lundi soir. Elle a eu vingt-huit enfants et elle a toujours torché son mari, un ivrogne notoire qui faisait maison nette quand il revenait de ses beuveries. Même après avoir subi tortures et vexations, humiliations constantes et viols répétés, Bine joua bien son rôle de bonne épouse chrétienne. Elle pria toute sa vie pour que son mari adopte une meilleure conduite. Elle creva l'oeil perforé par un pic à glace. Son mari était un salaud.




Le Dictionnaire des Saints
Disponible bientôt en librairie

Préparé par Ernest Gamache
Alias Ti-Gars Gamache












Les Éditions de la Trinité
St-Sicroche-des-Éboulements (Québec), G1Q 1Q9

Nous n'avons pas de téléphone, la ligne ne se rend pas.


Mais nous avons un courriel, notre ami Butch:

gryzzlyadam@hotmail.com

2 commentaires:

  1. cé quand la st-cibouére déjà ? :)

    En passant, Sicroche, c'était le patois de maman. Je l'ai peut-être déjà écrit....Mais je crois pas qu'elle ait osé le Saint en avant.

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  2. 'tain, t'as le dimanche mystique toi dis donc......

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