lundi 30 juin 2008

JE SUIS LE MEILLEUR BLOGUEUR TRIFLUVIEN: NANANA!


J'ai participé à la fondation d'une radio et d'un journal communautaires à Trois-Rivières. En quelques mois, j'ai déplacé plus d'air que tous les intervenants communautaires de la Mauricie mis ensemble dans un paquet. J'ai mis le paquet, quoi. Tant qu'à travailler, aussi bien travailler pour de vrai. Et je n'ai compté ni les heures ni les jours que j'ai donnés pour promouvoir la radio et le journal.

J'ai été congédié de CFOU suite à une lettre bourrée de fautes d'orthographes de la Société St-Jean-Baptiste qui me reprochait la qualité du français utilisé en ondes.

J'étais directeur de la programmation et j'étais plus libertaire en la matière. Je laissais les animateurs placés un sacre ou deux de temps en temps. Parce que je trouvais que c'était crissement normal de le faire.

Alors les analphabètes se sont pointés pour parler de langue... J'ai été congédié presque manu militari. On ne m'a plus jamais rappeler pour célébrer le énième anniversaire de la station. Pour une ou deux personnes qui m'a soutenu, j'ai connu tout près de soixante couilles molles qui ont baissé la tête, plier l'échine et laisser les ploucs triompher momentanément. Aujourd'hui, je peux encore les regarder de haut et ils baissent les yeux dans la rue quand ils me voient. Je leur fais peur, sans doute. Ça fait craindre le pire, la «liberté libre» dont parlait Rimbaud...

Pour ce qui est du journal de rue Le Vagabond, j'ai combattu pour la liberté d'expression, encore une fois.

J'ai dit qu'on offrait aux pauvres des échalotes pourries et on m'a dit de me la fermer. Je leur ai dit fuck you. Et j'ai bien fait. J'ai mangé de la vache enragée quelques semaines puis je suis retombé sur mes pieds. J'ai fait de la traduction et de la rédaction, libre, heureux et fier comme un paon de ne pas être une couille molle.

J'ai été amer, au début, d'être tenu à l'écart du monde des communications en Mauricie. Avec le temps, je me suis rendu compte que c'était mieux ainsi.

Je ne dis pas ça parce que les raisins sont trop verts, comme si je ne pouvais pas les atteindre.

Je dis ça simplement, comme ça vient: le monde des communications en Mauricie ne laisse pas de place au talent. Il ne faut pas en avoir pour gravir les échelons: c'est la règle reconnue. Plus tu es plate, nul à chier, emmerdant et plus tu grimpes. Jusqu'à ce que tu sois rendu à ton poste de valet de pique, un titre qui ne cache qu'un deux de pique manipulable, à la formation très réduite, qu'on peut faire danser comme une marionnette parce qu'il aura peur de perdre cette job pour laquelle il n'est pas fait.

La presse écrite et la radio trifluviennes sont soporifiques, comme si personne ne savait lire et écrire. Tu ouvres la radio et qu'est-ce que tu entends? De la bouette. Des types qui se pratiquent à bien perler français et qui n'arrivent jamais à parler naturellement. Tu ouvres un journal et que lis-tu? Des types qui publient des communiqués de presse intégraux et les signent, avec une photo d'eux-mêmes sur la page, souriants comme des cons qui souhaitent un match parfait à Coup de foudre. Leur salade est souvent défraîchie. Des jokes de mononcles des années soixante-dix, des clins d'oeil à telle ou telle publicité à la mode du jour, des trucs plates à mourir d'ennui. On ne se torcherait même pas avec ça.

Je n'ai jamais réussi à rentrer dans le monde des communications en Mauricie, suite à mes déboires avec l'intelligentsia locale, tout simplement parce que j'ai du talent. Il faut bien l'avouer.

C'est triste à dire, mais le talent ça fait peur.

Ils ont tous peur que je les critique, que je leur dise mes quatre vérités: ton texte, c'est de la merde. Ton émission? C'est plate.

Que voulez-vous que j'y fasse? Je suis trop vrai.

Et comment voulez-vous qu'un type comme moi soit bien accueilli parmi tous ces ploucs qui se gargarisent de propos vides d'amateur de golf ou de beach party?

Impossible. De plus, j'ai l'air d'un gros pouilleux d'Indien, avec ma stature d'armoire à glace, ma tignasse, mon tatouage et mes mains larges comme des poêles de fonte. Que voulez-vous qu'il fasse d'un Indien, hein?

Voilà pourquoi je blogue.

Voilà pourquoi je suis lu.

Voilà pourquoi j'emmerde les gens des communications et tous les bourgeois, petits ou grands, de Trois-Rivières.

Vous êtes nuls.

Vous n'avez pas de talent.

Et vous êtes plates.

Je dis ça sans ressentiment. Ce qui est bien pire.

Je dis ça juste parce que je suis vrai.

Je dis ça parce que je gagne à tous les jours contre vous qui croyiez à tort que j'avais perdu.

Je gagne parce que vous représentez le passé et moi l'avenir.

Mon blogue fesse bien plus que tous vos journaux, vos papelards ronflants, vos émissions de radio poches.

On m'a coupé les vivres et je n'ai pas perdu cinq livres.

Je suis encore là pour hanter l'intelligentsia trifluvienne, essentiellement constituée de types qui lisent peu et écrivent mal, des adversaires qui ne sont pas de taille, des limaces qui ont profité de l'inculture et de l'apathie généralisée des années pré-informatiques.

Depuis que l'Internet est rentré à Trois-Rivières, les communications ont changé aussi. N'importe quel petit blogueur minable, dont moi par exemple, a plus de poids intellectuel que tous ces médias mauriciens rassemblés qui ne distillent que de la platitude.

Vive l'Internet bon sang!

Auteurs trifluviens et mauriciens, à vos claviers! La révolution commence ici et maintenant. Nous pouvons crisser à terre les médias locaux, tous ensemble, et même tout seul contre tous.

J'en suis la preuve vivante.

Je ne suis pas Don Quichote, asti.

Je me sens plutôt comme Hulk.

Ça passe ou ça casse.

Si vous êtes de Trois-Rivières, aidez-moi à obtenir ma revanche, d'autant plus qu'elle est douce au coeur de l'Indien que je suis.

Faites circuler l'adresse de mon site.

Montrez-leur de quel bois je me chauffe, SVP.

J'ai envie de rigoler.

J'ai envie de leur faire un méga fuck you...

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