samedi 7 juin 2008

GRAND PRIX DU CANADA OU GRAND CERCLE DE LA VIE?


Photographie prise à la joyeuse époque de l'extermination de neuf millions et demi de bisons

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C'est aujourd'hui le Grand Prix du Canada à Montréal. La course automobile n'est pas un sport. Nager, pédaler ou même marcher, ça c'est du sport. Mais la course automobile? Ce n'est rien. Rien sinon une belle occasion de polluer l'environnement, sous les applaudissements de milliers d'inconscients qui n'ont rien à foutre des maladies pulmonaires ou de la crise alimentaire, conséquence directe de la surconsommation d'énergie, où tout y passe même la bouffe dans les assiettes des pauvres.

Chaque fois que je vois un bolide de course, je pense à ces familles qui ne peuvent pas manger du maïs ou du riz, juste parce que des crétins, à Montréal ou ailleurs, en ont besoin pour faire rouler leur petit bijou personnel.

«Après moi le déluge ou les changements climatiques, je m'en tape!» semblent dire les récalcitrants au respect de la vie.

Les Autochtones fondent leur spiritualité sur le Grand Cercle de la Vie, expression qui suppose qui tout est relié ensemble. Chaque animal a son rôle à jouer dans le monde. La Terre est sacrée, c'est notre mère, et nous devons la traiter comme telle. Autrement dit, il ne faut pas faire des starts au coin de la rue en montant le volume de son système de son, juste pour faire chier et la Terre et les être vivants.

Les Autochtones se chauffaient au bois mort. Il leur aurait été inconcevable de raser toute une forêt pour se chauffer ou s'abriter. Ils vivaient en parfaite symbiose avec la nature et, tout naturellement, cette philosophie ne saurait mourir car elle va dans le sens même de la vie. D'où son importance, amplifiée par les désastres environnementaux produits au cours des deux derniers siècles de révolution industrielle, où l'on finit par trouver normal de vivre près d'énormes cours d'eau où il est interdit de se baigner, comme si les poissons s'en trouvaient mieux.

Le Grand Prix du Canada, pour moi, c'est encore la poursuite de la même folie qui ravagea les bisons dans l'Ouest des États-Unis.

Des milliers de touristes s'entassaient dans les trains, au XIXe siècle, pour aller à la chasse au bison.

Ce n'était pas très difficile. Il s'en trouvait toujours un peu le long de la ligne de chemin de fer. Il ne suffisait que de les tirer à même le confort douillet d'un wagon, dans la section Première Classe. Le train s'immobilisait et le chasseur hardi pouvait alors couper la langue et les testicules sur les bisons courageusement tués. C'était son trophée de chasse, tout ce qu'il lui fallait pour être heureux.

Les bisons pourrissaient au soleil par milliers. Neuf millions et demi de bisons ont été exterminés en un rien de temps. L'espèce frôla l'extinction.

Les courses automobiles stupides rappellent le temps de la chasse aux bisons.

Rouler ou tuer sans se questionner, quel plaisir, quelle joie, quelle classe...

Je prédis un avenir plutôt sombre pour le «sport» automobile.

D'ailleurs, le Grand Prix devrait avoir lieu en juillet, pendant une longue période de smog et de canicule, juste pour que ce soit bien clair que ce «sport» est honteux. C'est un «sport» de petits-bourgeois inconscients, de touristes repus et de chasseurs de bisons qui s'ignorent.

Merde au Grand Prix du Canada.

Oui au Grand Cercle de la Vie.

Hugh.

3 commentaires:

  1. Kwai / Bonjour Gaétan,

    Quel beau billet.
    Tout à fait d'accord !

    Oli Bamkanni !/ Chemine bien

    Misko

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  2. Dire que le Grand Prix de Formule 1 gaspille des ressources et qu’il altère notre environnement, c’est totalement vrai. Je me couvrirais de ridicule si j’essayais de démontrer le contraire. Par contre, ce n’est pas notre seule activité de divertissement qui menace notre environnement. Pensez au cinéma. Quand un film coûte 250 M à produire, j’ose imaginez qu’il y a eu un peu de gaspillage de ressource quelque part. Pensez à toute l’énergie qu’on gaspille pour fabriquer une glace au mois de juin pour y tenir la finale de la Coupe Stanley. Pensez aussi à toute l’énergie qui est consommée pour enneiger les centres de ski durant nos hivers devenus malheureusement trop chaud pour couvrir les pentes de décembre à avril. Pensez aussi à nos voyages dans le sud qu’on se paye durant l’hiver. Prendre l’avion 2 fois dans la même semaine, ce n’est pas tellement écologique. Ça c’est sans parler des vêtements que la plupart des personnes consomment au même rythme que la mode change ou encore des petits mets exotiques qu’on fait venir de l’autre bout du monde. En fait, notre style de vie dans son ensemble n’est pas très écologique. C’est exactement pour cela que notre environnement est dans ce piteux état.

    Si mon point de vue vous intéresse, la suite sur mon blogue.

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  3. Bravo à vous pour ce billet... vous m'avez d'ailleurs inspiré chez moi cet article :
    http://radicarl.net/vroum-vroum-vroum

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