mardi 10 juin 2008

De la mini-jupe au g-string: quarante ans de révolution féministe!



Quand on me parle de l'hypersexualisation des jeunes filles, je me rappelle les années soixante-dix, où les jeunes filles se promenaient à peu près nues au centre ville de Trois-Rivières. Elles se dandinaient sur la rue des forges, cheveux au vent, le cul bien en l'air, les jeans serrées et coupées ras la moule, à la ligne du poil, ou bien la mini-jupe à vous couper le souffle dans vos exercices d'adolescent pubescent.

J'avais dix ans et je reluquais leurs pounes au-travers leurs jeans trouées et, bon sang, j'aimais ça. Je trouvais ça beau. Bref, ça me faisait bander. Devrais-je aller me laver la bouche avec du savon? Brrr...

J'ai profité de la révolution féministe en tant qu'homme. Les femmes ont enlevé leurs brassières et elles ne baissaient plus le regard quand elles avaient envie de baiser. Elles sont devenues franches et directes, au grand plaisir d'hommes qui, comme moi, en avaient un peu marre de «Madamoiselle, daignez donc accepter ce petit bouquet de fleurs... Allons voir si la rose loin du rosier, etc.» La révolution féministe c'est aussi une fille qui dit «tu me plais, tu mets une capote pis on baise». Franchement, les hommes de mon époque sont privilégiés et ils ne le savent pas.

La révolution féministe, on l'oublie souvent, est avant tout une révolution sexuelle. Le corps de la femme lui appartient et qu'elle mette ou non un g-string, qu'est-ce que ça peut bien foutre?

-Hou! On leur voit la craque de fesses! Elles portent des g-strings! On leur voit les totons! Les parents ne font rien! gémissent les frustrés et autres passionnés de la tapoche.

Calice! Que voulez-vous qu'ils fassent? Ils ont été jeunes eux aussi. Ils se sont promenés tout nu et ils ont baisé un peu partout. Vous vous attendez à quoi? À ce que les jeunes filles et les jeunes garçons s'habillent en pingouins toute l'année, à parler de la situation politique du pays au lieu de s'exciter d'aplomb comme l'exige tout bonnement la biologie humaine?

On n'attire pas les mouches avec du vinaigre. À quinze ans, une jeune fille en string semble moins vulgaire qu'une vieille frustrée en tailleur Yves St-Laurent qui parle de ses investissements.

La frustration enlaidit les traits du visage en creusant des rides qu'un bon repassage chez le chirurgien plastique ne peut effacer. Cela dit, je trouve ça con d'utiliser la chirurgie plastique, sauf pour les cas de laideur majeure suite à un accident ou quelque autre maladie dégoûtante.

Une femme est belle si ce n'est pas une frustrée de la pipe qui voit dans le g-string une attaque du féminisme encore plus dramatique que le fait d'être emmurée vivante sous un drap, avec pour seule lumière du jour celle qui filtre à travers le moustiquaire située à la hauteur des yeux...

Le g-string représente quelque chose comme la liberté, le triomphe du féminisme, et non pas sa défaite. Comme le fait d'enlever sa brassière publiquement le représentait dans les années soixante. C'est la suite logique du Flower Power. C'est ce que l'on a retenu de mieux de cette époque, son audace.

Personnellement, d'autant plus que j'entame ma quatrième décennie, je ne me formalise pas d'un g-string et, oui, je ne suis pas aveugle.

Cependant, le g-string ne me fait pas capoter plus qu'il faut. Je ne suis pas fétichiste et je ne pogne pas le fixe sur le cul des jeunes filles.

Je suis un vrai lover, monogame et un peu kitsch. Je n'ai de yeux que pour ma douce. Je n'en défends pas moins le droit pour toute jeune fille de porter un g-string ou bien un tuyau de sécheuse au tour de la taille. Je m'en crisse.

Bien sûr, j'ai mon opinion sur le g-string, en tant que vêtement. Un g-string, ça reste un coupe-cigare un peu inconfortable. Un pagne serait plus confo. Aussi bien de ne pas porter de culottes, cela dit, comme les filles des années soixante-dix, dont le look était bien plus érotique selon mon opinion de vieux nostalgique. Fiou! Leurs chemises de coton indien transparent sans soutien-gorge, y'a pas que Shankar qui était ravi...

La dentelle, les g-strings et les gugusses ça fait trop potiche de fond de garde-robe. Une fille qui joue à la nunuche risque juste de rester nunuche. Ce qui n'est pas, non plus, le summum de l'évolution. Mais bon, si elle veut jouer à la nunuche et exciter les hommes, c'est son affaire. On ne va quand même pas lui dire comment s'y prendre. «Ne va jamais avec un homme avant qu'il ne t'ait dit Mademoiselle, daignez accepter ce petit bouquet de fleurs...»

En tant que parents, le mieux c'est de rappeler l'importance d'utiliser des préservatifs.

Et vive la mini-jupe des années soixante-dix!

1 commentaire:

  1. Bonjour ! Je vous lis, à l'occasion, et ce matin, en tant que frustrée ;) je ne peux m'empêcher de vous répondre.

    Oui la révolution sexuelle... oui. Au temps du Flower Power, les femmes qui se "libéraient" avaient pour la plupart au moins atteint la majoritée, sinon étaient bien près, mais en majorité étaient bien passées la trentaine. Aujourd'hui, c'est à 12 ans... 14 ans.. . et l'activité sexuelle n'est pas pratiquée au nom de la libération, loin de là. La jeune fille qui se targue d'être une salope, qui se réjouit que son chum dise à ses potes que sa blonde est une cochone, cette jeune fille là est loin, très loin d'être libérée de quoi que ce soit.

    Le string: j'ai rien contre. C'est un sous-vêtement qui a son côté pratique question de ne pas laisser voir la ligne disgracieuse d'une bobette de grand-mère sous un pantalon ou une jupe. Le string, j'en ai contre, quand il devient un nécésssaire à montrer, un symbole de sexualité, un appât dont la femme se sert pour attirer le gibier et ensuite, quand une petite fille de deuxième année est gênée de se changer au cours d'éduc (fait réel) parce qu'elle en porte un. Sa mère a manqué un bout, mais la petite fille le sait pas ça et sa mère non plus. Ça c'est triste et dérangeant pour moi.

    Le mot hypersexualisation, nos grand-mères pouvaient aussi l'utiliser pour parler de nos mères. Nos mères pouvaient faire pareil pour parler de nous. Aujourd'hui à ce mot, j'ajoute banalisation. Et ça, c'est nouveau. Que sous le couvert de "mon corps m'appartient j'en fais ce que je veux", une fille mineure ait dépassé la cinquantaine de partenaires sexuels et trouve ça banal, je suis triste pour elle.
    Bien sur c'est mon coeur de mère qui fait ça. Je regarde ma fille de 9 ans, je suis inquiète un peu. Malgré ma bonne volonté...je sais trop bien ce que c'est l'adolescence. Celle que j'ai vécue, j'étais étiquettée rebelle. Ma fille, avec le caractère qu'elle a et la banalisation de la sexualité qui se vit en ce moment, en vivra probalement une pire que la mienne, mais elle sera juste normale. C'est ça qui me fait peur.

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