mardi 20 novembre 2007

Vivement la neige

Montréal est sous la neige. Elle ne tombe pas encore sur Trois-Rivières. Météo Média (j'aurais plutôt appelé ça Météo médium) annonce de 2 à 4 cm de neige avec quelques millimètres de pluie pour transformer l'ensemble en frasil, j'imagine.
La neige s'est faite attendre l'an dernier. En janvier, à St-Hyacinthe, le gazon était encore vert. Je n'avais jamais vu ça de ma vie.
Cela dit, rien n'est plus déprimant qu'un hiver sans neige. L'avis en la matière des paresseux, des frileux et des automobilistes ne m'intéresse pas du tout. La neige, c'est ce qu'il y a de plus beau dans notre pays. La neige représente sa vigueur tout aussi bien que son éternelle virginité. La neige purifie tout, même le regard, même les villes tristes et sales. Même ses habitants maussades ou hargneux.
Montréal sous la neige n'est déjà plus cette vieille pute grise et clinquante en dépression nerveuse majeure. Montréal sous la neige, c'est comme si la métropole retrouvait des dimensions humaines, un petit village à la Charles Dickens en ceinture fléchée où tout le monde siffle et chante, même si ça ne se passe souvent que dans ma tête... (Je m'efforce de percevoir la Mauricie comme une Louisiane nordique où les commerçants vendraient leurs arbres de Noël ou leurs pommes tout en chantant. Évidemment, ce n'est pas le cas.)
Ce matin, à Trois-Rivières, alors que la neige n'est pas encore tombée, je ne vois que des tours électriques, de l'asphalte, du revêtement de plastique et du béton défraîchi.
Dès qu'il neigera, Trois-Rivières redeviendra pure. L'air sera moins malsain. Le décor, moins triste.
Vivement la neige.

***

Je me suis acheté quelques toiles pour peindre des paysages d'hiver tellement je m'ennuie de la neige.
Chaque fois que je vois un automobiliste «rincer son char», j'aurais envie de lui sauter à la gorge pour cette liberté qu'il prend de me priver de mon hiver.
Les lois ne sont pas assez sévères en matière d'automobiles.
Je suis en faveur de l'utilisation du radar photo pour contrôler la vitesse des automobilistes.
Je suis pour que les fabricants d'automobiles soient dans l'obligation de produire des véhicules qui ne puissent aller plus vite que 100 kilomètres à l'heure.
Je suis pour que tout automobiliste qui fasse un seul excès de vitesse perde automatiquement son permis de conduire pour 100 ans.
Je souhaite que toutes les zones à forte concentration humaine (les centre-villes par exemple) soient déclarées «zones interdites à la circulation automobile».
Ceux qui modifient leur silencieux pour faire plus de bruit et ceux qui ont des systèmes de son d'enfer, qui font chier toute une ville sur leur passage, devraient perdre eux aussi leur permis de conduire et verser une amende à une quelconque fondation contre la pollution auditive.
Bref, je suis contre la culture de l'automobile et contre les automobilistes.
Et je suis pour l'hiver, pour la marche à pied ou en raquettes, comme des Indiens.
Vivement la neige...

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