mercredi 7 novembre 2007

LA SAISON DES CONTROVERSES


Il est des moments dans la vie où tout concourt à faire croire qu'il ne se passe rien. L'été, les controverses se font rares dans les médias. L'automne, au contraire, semble être tout désigné pour nourrir les controverses. Est-ce parce que l'esprit se fait plus sensible à celles-là ou bien parce que tout arrive en même temps? Je me le demande parfois et, au fond, je ne peux répondre que pour moi.
À mon avis, l'été je me fous du monde entier. L'automne, la nostalgie me monte à l'esprit et, voilà, je m'engage, je m'investis, je dénonce, j'approuve, je gueule, je me tais, bref je vis tous les états d'âme en un seul instant. C'est l'automne. Et il n'y a rien à faire contre l'automne, tout simplement attendre qu'il passe et soit remplacé par l'hiver.
L'hiver, c'est le travail et la réflexion portant sur le long terme qui l'emporte. Autant l'automne est instantané, comme l'est aussi le printemps, autant l'hiver est lent, étrangement doux et réconfortant pour mes idées qui, manifestement, suivent le rythme des saisons.
Je n'en ferai pas une théorie à la con. Je ne vous en veux pas tant que ça... En fait, je dis seulement que tout le monde pète les plombs l'automne. Et comme je n'ai pas envie de péter les plombs, j'ai cru bon de barbouiller mon blogue de propos moins politiques, ne serait-ce que pour ne pas sombrer dans ce que je dénonce le plus: l'esprit de sérieux.
L'esprit de sérieux qui déplaisait tant à Nietzsche, auteur souvent cité pour la difficulté qu'il y a d'écrire autant de consonnes dans un seul patronyme (n-t-z-s-c-h!), l'esprit de sérieux qui est ma principale source de souci et d'ennui en ce monde.
J'essaie de m'en tenir fort loin, pour maintenir une certaine sagesse de mammifère qui s'adapte aux événements pour mieux survivre à toutes les catastrophes et déceptions que la nature humaine promet au cours de la vie.
Moins sérieux. Plus léger. Malgré la dictature militaire au Pakistan, le taux de participation de 7,9% aux dernières élections scolaires, le possible rétablissement de la peine de mort et l'interdiction de l'avortement par les conservateurs, les rots nationalistes, l'intolérance, l'injustice et j'en passe... Non, aujourd'hui je ne m'embarquerai pas dans une controverse.
POUR EN FINIR AVEC MARCEL PROUST ET SA MAUDITE RECHERCHE DU TEMPS PERDU
Ce soir, c'est l'automne, il fait 2 Celsius dehors et le froid s'installe dans les os. Ce soir, j'écris comme Montaigne, tiens, bien que je n'aie jamais su m'y intéresser vraiment. Pareil pour Marcel Proust. J'ai lu tous les romans d'À la recherche du temps perdu, dans le cadre d'un séminaire en littérature, à la maîtrise, et je n'ai retenu que ceci: «Longtemps je me suis couché de bonne heure», ce qui ne représente que la première phrase... Tout le reste m'a fait bayer aux corneilles. Et je n'en ressens aucune culpabilité. Je préfère Jack London, Rabelais et Marcel Goscinny à Marcel Proust. (Tiens! Je règle enfin mes comptes avec Proust!)
LE RANCH À VIATEUR CARON
J'en ai connu plusieurs qui ont ri de l'émission de Viateur Caron, sur le canal communautaire, où des musiciens country faisaient du lipsync sur de vieux enregistrements 8 pistes de leurs plus pittoresques succès dont «un verre, deux verres, trois verres, quatre verres», pathétique toune d'ivrogne pleine de spontanéité dont l'auteur demeurera éternellement anonyme.
Oui, plusieurs ont ri de Viateur Caron, l'ont trouvé quétaine, lui ainsi que l'ineffable Roger qui faisait des danses de lignes avec ses waitresses toutes vêtues de blanc et noir. C'était, en effet, d'une candeur comique.
Viateur Caron a fait du chemin, si vous ne vous êtes pas encore mis au fait de l'actualité sur le canal communautaire. Maintenant, son émission dispose d'authentiques et très bons musiciens. Aujourd'hui même, j'ai vu chanter Bourbon Gauthier et Patrick Normand. Viateur Caron, je vous le dis, c'est un phénomène qui n'a pas fini d'épater. Il prend peu à peu la place qu'occupait Willy Lamothe à la télévision, dans les années '70.
Pour tous les sourires que j'ai pu avoir en regardant cette émission, je souhaite qu'elle soit éternelle.

3 commentaires:

  1. Sans doute est ce la faute d'un typographiste peu consciencieux, mais je pense, sans être un proustitué notoire, qu'il fallait lire " … longtemps, je me suis couché de bonheur"

    Allez Marcel, une tisane, une madeleine et couché !

    Juste pour l'anecdote, en ces temps de mondialisation forcenée, il est question de délocaliser le temps perdu en Chine. La nouvelle dénomination sera " du côté de Sétchouan" ....

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  2. Marcel Proust, est-ce le grand-père de Gilles Proulx?

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  3. Je ne doute pas un instant de la notoriété québécoise de ce monsieur Gilles Proulx. N'ayant pas la chance d'être né et de vivre dans votre "belle province", je suis donc complètement ignare quant à la vie et l'œuvre de cet individu. Cédant à la facilité, je me suis donc rendu chez Madame Wikipedia, cette prostituée du savoir approximatif sanctifiée par la médiocrité cybernétique, et voici ce que j'ai pu lire :

    " Il a reçu la médaille Bene Merenti de Patria en 1987. La Société Saint-Jean-Baptiste lui a décerné le prix Olivar-Asselin. En 1996, il est nommé « Citoyen Honoraire du Royaume du Maroc ». En 1997, l'Association des radiodiffuseurs canadiens lui remet le Ruban d'or. En 1998, il a reçu la Médaille de la Reconnaissance française, remise par le ministre des Affaires étrangères du gouvernement français, pour son engagement envers la défense et le développement de la langue française. Pour son travail de promotion de la vérité concernant Napoléon, il a reçu la médaille de la Légion du mérite décernée par la Société napoléonienne internationale."

    Un type qui a reçu tant de médailles ne peut qu'être immonde et profondément méprisable.

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