mercredi 21 novembre 2007

À LA GUERRE ON NE TIRE PAS SUR LES AMBULANCES

Feu mon père me disait souvent qu’ « à la guerre, on ne tire pas sur les ambulances ». Il disait aussi qu’il n’y avait aucune noblesse au fait de frapper quelqu’un qui est déjà face contre terre.

Mon père m’a laissé quelques paraboles en héritage qui, souvent, m’ont très bien servi dans la vie. Je m’y réfère quand des trous du cul s’en prennent aux plus faibles.

Quand j’entends que les petits fils à papa et les petites filles à maman de l’Action démocratique du Québec (ADQ) se sont réunis en fin de semaine pour réfléchir sur les moyens de tirer sur les ambulances et de frapper des gens qui sont déjà étendus les quatre fers en l’air sur le plancher, je ne peux qu’avoir envie de leur botter le cul royalement.

Sur cette question, je me rapproche de Gauche Solidaire qui, fort heureusement, se détache aussi du Parti Québécois (PQ) en décochant quelques flèches au projet de loi 195 sur l’identité québécoise. C’est pas très « de gauche », le nationalisme ethnique. Le nationalisme civique, c’est plus libéral… je veux dire « socialiste ». Comme quoi les libéraux ne sont peut-être pas si loin de Gauche Solidaire, sur les questions ethniques, voire sur les questions sociales.

Je serais presque un sympathisant de Gauche Solidaire, si ce n’était de mon refus de porter des tee-shirts à l’effigie de Che Guevara, un criminel de guerre élevé au rang de héros pour avoir tué autant d’ennemis que d’amis politiques au cours de son génocide maquillé en lutte de libération nationale.

Les droits de la personne ne sont pas encore assez importants pour Gauche Solidaire pour que je m’y associe.

Cependant, leur duo de porte-parole a entièrement raison de vouloir botter le cul de Mario Dumont et de ses jeunes chemises brunes qui veulent s’en prendre aux pauvres plutôt que s’en prendre à la pauvreté.

Dénigrer les pauvres, ça ne demande pas de courage. C’est comme tirer sur une ambulance. Ou frapper au visage un type dans le coma.

Enlevons le BS aux pauvres, juste pour voir, et ce sera la pègre qui mettra des mitraillettes entre les mains des gueux et autres déshérités du grand « Nous » désintégrateur. Et non seulement la pègre. Imaginez les autres, dont des militants de gauche prêts et préparés pour la lutte finale...

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La société repose sur de nombreux contrepouvoirs et mesures correctrices pour favoriser une certaine harmonie entre ses membres.

Le pouvoir corrompt, disait Thomas Hobbes, et le pouvoir absolu corrompt absolument.

Il ne faut pas laisser les pleins pouvoirs entre les mains de ceux qui en sont trop avides. Comme l'anneau, dans la célèbre trilogie de Tolkien, cela finit par déformer les traits d'un visage. L'anneau n'est pas fait pour tout le monde. Le pouvoir non plus. Ceux qui l'exercent en hurlant ne le méritent jamais.

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Je proviens d’un milieu pauvre.

Chaque fois que les gosses de riches veulent forcer la note, comme de vouloir couper les chèques d’ assistance sociale par exemple, eh bien j’entends gronder la colère sourde de ceux qui se font dire non partout, sauf au bureau d’assistance sociale…

Quand la droite se fait trop extrême, la gauche prend la rue et occupe les bureaux des parlementaires pour leur rappeler qu’ils n’ont pas le pouvoir absolu dans la société. Et quand les parlementaires appellent les forces de l’ordre pour venir à leur secours, il se peut qu’elles ne se déplacent pas aussi vite. Même les forces de l’ordre sont syndiquées. Alors quoi? Faire intervenir l’armée pour respecter les délires de l’ADQ? Et si l’armée n’obéit pas? Si la police et l’armée ne voulaient pas défendre les projets de l’ADQ, eh bien ce serait une révolution.

Les jeunes adéquistes adoptent des positions dangereuses qui, dans le contexte québécois, pourraient facilement mener vers une guerre civile.

Je les aurai avertis. Qu’ils subissent les conséquences de leur manque de compassion et d’humanité envers les déshérités.

Je chanterais L’Internationale à tue-tête plutôt que de discuter des moyens de serrer la vis aux pauvres, même si je ne suis pas marxiste.

Adéquistes, si vous vous en prenez aux pauvres, vous devrez leur faire face dans des conditions où personne, peut-être, ne pourra vous défendre. Vous serez à terre, au plancher, ou dans une ambulance. Et j’essaierai, tant bien que mal, de contenir la foule pour l’empêcher de vous décolleter la tête pour la promener au bout d’une pique…

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Je vous ai raconté que j’ai visionné, en format DVD, le film Amazing Grace de Michael Apted. Cela raconte la vie du député anglais William Wilberforce, qui s’est battu pendant des années pour abolir la traite des esclaves et améliorer le sort des travailleurs.

Les adéquistes se battent pour quoi? Pour frapper des pauvres et des petits travailleurs à coups de canne à pommeau d’or? Pour libérer un petit 5$ de plus par semaine sur la paie du gros cave qui roule en Hummer? Hum?

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